Le coup d'envoi de la conférence mondiale sur le climat a été officiellement donné hier lundi 30 novembre 2015, au Bourget, à Paris. Plus de 150 chefs d'Etat sont arrivés lundi près de Paris, pour la 21e conférence climatique de l'Onu, qui accueillera 10 000 délégués et autant d'observateurs et journalistes, et doit aboutir à un accord universel et contraignant censé limiter le réchauffement global de la planète. Les différentes parties ont donc jusqu'au 11 décembre pour atteindre le premier accord universel permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en limitant le réchauffement à+2° C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Des engagements à Paris
Dans son discours d'ouverture, François Hollande a appelé à un "accord universel, différencié et contraignant." "Les bons sentiments, les déclarations d'intention ne suffiront pas. Nous sommes au bord d'un point de rupture. Nous allons décider en quelques jours pour quelques décennies. Le plus grand danger n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, le plus grand danger est qu'il soit trop bas et que nous l'atteignions. François Hollande a fixé trois conditions à "un grand accord" : dessiner une trajectoire crédible permettant de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés Celsius ou même 1,5 degré", "Aucun Etat ne doit pouvoir se soustraire à ses engagements", "Que toutes nos sociétés, dans leur grande pluralité, diversité, se mettent en mouvement", a-t-il conseillé. Barack Obama prévoit pour sa part "un accord élevé, avec des objectifs rehaussés régulièrement, qui tiendront compte des distinctions et des progrès de chacune de nos nations". "Nous savons que nous sommes à une croisée des chemins. Nous savons que les êtres humains sont responsables des dérèglements climatiques (...) Nous sommes la première génération à avoir déclenché le changement climatique, mais nous sommes peut-être la dernière à pouvoir faire quelque chose. En tant qu'une des premières économies du monde, je suis tout à fait conscient que nous sommes à la source du problème". "Nous devons tenir les promesses que nous avions faites à Copenhague et nous devons obtenir des résultats concrets d'ici 2020, à savoir le déblocage de 100 milliards de dollars annuellement", a déclaré la chancelière allemande Angela Merckel. ‘’Il est impérieux que l’accord sur le climat réponde aux difficultés rencontrées par l’Afrique en matière d’adaptation, de financement, de transfert de technologies de savoir et de renforcement de capacités’’, a plaidé le Président béninois Yayi Boni. L’appel de la Chine et de l'Inde est sans équivoque : Les pays développés doivent "assumer leurs engagements" à financer les politiques climatiques du Sud, a prévenu le président chinois Xi Jinping. Ils doivent "assumer plus de responsabilités" et les pays en voie de développement doivent être "autorisés à se développer", a de son côté avancé le Premier ministre indien Narendra Modi. A son initiative, une coalition de 121 pays situés a lancé un "alliance internationale du solaire". Son objectif est de partager les technologies pour mieux promouvoir l'utilisation du fort ensoleillement de ces pays situés entre les tropiques du Cancer et du Capricorne.
Thomas AZANMASSO