Florent Couao-Zotti: Une plume entre fantasme et vécu
Son œuvre le distingue comme l’un des meilleurs de sa génération et le regard qu’il porte sur les tares de la société, a fini par faire de lui, l’écrivain de la marginalité. Au détour d’une rencontre avec des journalistes, il lève un coin de voile sur cette spécificité qui fait florès dans l’univers littéraire.
Florent Couao-Zotti n’est pas prêt à garder son silence face aux mauvaises tares de la société et à la pitrerie politique. Tel un justicier il dégaine sur presque tout ce qui paraît inique à ses yeux. Prêt à distribuer les bons et mauvais points. Dans un autre registre, l’écrivain se fait le porte-voix des sans voix. Ces chroniques font mouche et l’installent autant sur les réseaux sociaux que dans les médias traditionnels dans un rôle d’éveilleur de conscience. Et le public ne voit pas d’un mauvais œil cette audace qui trahit parfois sa candeur d’enfant gâté et sa simplicité fort déconcertante. Face aux professionnels des médias, l’auteur reconnaît cet engagement vu son statut de journaliste et d’intellectuel ouvert au monde et ayant un vécu. «J’estime qu’ayant été journaliste, j’ai vu des choses qui m’ont choqué et ma position face à certaines situations est tout à fait normale», indique-t-il. Même si celle-ci est parfois mal vue par ceux qui se sentent indexés dans ces chroniques.
Très engagé, Florent Couao-Zotti l’est à travers le regard qu’il porte sur la société africaine et béninoise notamment.
Si dans ces chroniques l’auteur s’épanche sur la réalité et dénonce l’ivraie, dans le registre littéraire, il se fend d’une imagination pour accoucher d’histoires qui dénotent de faits puisés aussi bien dans le vécu que dans l’imaginaire. Des fictions nourries de fantasme et d’imaginaire. «Nous avons cette culture du fantastique. Dans notre vécu, il y a toujours eu des histoires fantastiques qui entourent le quotidien. Le mysticisme notamment. Mon enfance a été tressée d’histoires qu’on nous raconte. Des choses improbables exploitées par l’écrivain pour magnifier ses récits», soutient le natif de Pobè, ville l’ayant marqué. La littérature est considérée, à son avis, comme le moyen pour raconter la vie et donner la possibilité aux lecteurs de s’évader. En somme intéresser par le côté insolite ou baroque d’histoires humaines. «Je parle d’histoires humaines. Ce sont des humains qui sont confrontés à différentes trajectoires et j’y mets des couleurs pour montrer la spécificité », note-t-il. Loin de lui l’idée de présenter des clichés pour susciter de la compassion sur le continent africain. «Ce n’est nullement une Afrique sur laquelle il faut pleurer», nuance-t-il. Révélant qu’à la fiction se mêlent des images qu’il puise de ses découvertes et de ses randonnées à travers les ‘’faux coins’’ des pays?
Kokouvi EKLOU A/R Atacora-Donga