Le Chef de l’Etat n’est pas prêt à rengainer devant son projet de révision de la constitution. En difficulté au Parlement il est à la recherche d’alliés. Déjà trois députés de la Renaissance du Bénin dans la cagnotte Yayi pour son fameux projet de révision de la Constitution. Même si ce n’est pas grand-chose, c’est quoiqu’on dise, un bon moral pour son entreprise au forceps. Yayi à bout de souffle déloge des députés réfractaires pour servir sa cause.
Après avoir obtenu le sourire du Président du Parti du renouveau démocratique (Prd) et possédé la Renaissance du Bénin (Rb), le Chef de l’Etat se disait que le plus dur a été fait et qu’il faille dormir sur ses lauriers pour obtenir sur un plateau d’or, sa majorité à l’Assemblée pour son projet de révision de la Constitution. Au fond, il n’avait pas tort puisqu’il suffit qu’il obtienne en plus de sa majorité colorée en vert, ces deux gros morceaux pour que son hold-up révisionniste soit réussi. Il pouvait donc se reposer et prier pour que les acteurs en présence jouent à fond leur partition pour qu’il vienne sur sa télévision dire que l’Assemblée nationale a décidé de la révision. Mais le coup n’a pas réussi puisque le leader du Prd, Me Adrien Houngbédji sur qui il comptait a tourné casaque et rallié ses frères d’armes dans le combat antirévisionniste. La Renaissance du Bénin alors qu’elle était pleinement à la mouvance est sortie par la voie de son leader charismatique Nicéphore Soglo pour dire non à la révision de la Constitution. Visiblement dépitée, la majorité présidentielle a très mal reçu cette position de la Renaissance du Bénin. Ce gros poisson qui pouvait vraiment aider à arranger les choses à l’Assemblée a osé le jeu de la « trahison ». Il faut donc jouer le tout pour le tout pour faire voler en éclats le groupe parlementaire de la Rb pour qu’il ne soit plus utile à d’autres chapelles. Pour réussir son coup, le Chef n’a pas besoin de bruit. Il s’est lancé dans la stratégie de pêche illégale dans la rivière Soglo. Et comme la maison Rb est vacillante avec des menaces de démission, le terrain est donc fertile pour déloger des figures réfractaires de ce parti. La ruse politique s’aiguise et discrètement on a tendu l’hameçon aux potentiels transfuges de la Rb pour les installer à la mouvance. L’Honorable Parfait Houangni, quelques jours après sa démission a brandi à Abomey son appartenance à la mouvance présidentielle. Quelques mois après, le député Epiphane Quenum a lui aussi démissionné pour annoncer ouvertement son appartenance à la majorité présidentielle. Yayi braque son fusil contre la Renaissance du Bénin et le fait voler en éclats à l’Assemblée nationale. Tout ce qui lui reste, c’est de pêcher d’autres dissidents dans ce parti pour son dessein. Mais aussi longtemps qu’il délogera, il n’aura pas sa majorité. Le parcours est encore trop long.
Yayi est loin du compte
Un petit calcul rapide et on se rend compte que le Chef est très loin du compte. La majorité gratifiée de trois nouvelles entrées, ne doit pas jubiler car le plus dur reste à faire. Le Prd qui a déjà affiché son opposition au projet de révision pèsera certainement dans la balance des contres révisionnistes. A cela s’ajouteront le Groupe parlementaire de l’Union fait la nation, quelques députés du groupe de la Renaissance du Bénin (Rb) et certains députés de la majorité présidentielle. Dans un contexte pareil, on se demande où Yayi trouvera sa majorité. Où le projet de loi sur la révision vient d’être déclaré irrecevable par la Commission des lois de l’Assemblée nationale.
.jpg)
