« Leurs réactions étaient attendues, car peu de parlementaires ont osé se prononcer ouvertement pour ou contre la révision de la Constitution engagée tête baissée par le Chef de l’Etat. Mais depuis ce mardi 24 septembre c’est fait, la commission des lois vient de donner un avis négatif pour la prise en considération du projet.
Il faudra attendre l’approbation ou non de la plénière pour avoir une décision définitive.
Mais c’est un indicateur de l’état d’esprit des parlementaires qui reflète parfaitement les ressentiments des populations qui ne comprennent pas que le Chef de l’Etat laisse les sujets préoccupants de l’heure pour s’investir corps et âme dans une propagande agressive au profit d’une révision constitutionnelle aux objectifs obscures. Mais ne nous méprenons pas. A voir l’entêtement, et la supercherie communicationnelle qu’utilise le pouvoir en place pour mettre à mal la paix et la stabilité dans le pays par une reforme bancale et inappropriée, il faut plutôt s’attendre à une contre-attaque du pouvoir et même à l’utilisation de ses moyens favoris que sont les menaces, l’intimidation, l’instrumentalisation des populations analphabètes et la corruption pour arriver à ses fins. C’est pourquoi, nous ne baisserons pas les bras, nous continuerons notre combat contre cette révision opportuniste jusqu’à son retrait définitif de l’Assemblée nationale et l’engagement d’un dialogue national pour une révision consensuelle.
C’est vrai, nous savions que nos députés ne sont pas des députés godillots et que notre Parlement saura donner au Chef de l’Etat la réponse qui sied à son audace. « Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême » disait Henry Kissinger. Il grise, enivre, aveugle et corrompt. Tout observateur de la vie politique au Benin peut noter ces dernières semaines que ces assertions sont plus que d’actualité. Tournons la page de la révision, nous ont dit les évêques, tournons la page, nous disent les parlementaires de la commission. La voix de la sagesse recommande qu’à l’étape actuelle, on remette la balle à terre. Mais, il est à craindre que celui qui a refusé d’écouter la voix de Dieu, veuille écouter la voix des hommes. C’est pourquoi le combat contre la révision opportuniste se poursuivra avec plus d’ardeur. Car c’est notre destin commun qui est en jeu, c’est notre avenir commun qui est menacé. Le mercredi rouge se poursuit avec plus d’acuité. »