Depuis sa nomination au poste de premier ministre du Bénin en juin dernier, le franco-béninois Lionel Zinsou avançait ses pions en vue de l’élection béninoise. L’opposition avait vu dans cette nomination une manœuvre politique du président pour « imposer un homme ». Elle avait peut être raison puisqu’il a été désigné vendredi dernier candidat unique du parti au pouvoir à la présidentielle du 28 février 2016. Le porte parole du parti a certifié que Zinsou « a été choisi pour son expérience et sa capacité à poursuivre l’œuvre entamée par le président Boni Yayi ».
L’opposition s’est immédiatement déchainée, tels Jules Lodjou, coordinateur du parti L’union fait la nation, qui a déclaré que Zinsou « n’est pas le candidat de la FCBE [Force cauris pour un Bénin émergent, le parti au pouvoir], c’est un candidat imposé par Thomas Boni Yayi. (…) ». L’intéressé ne s’est pas montré affecté par les attaques et a répété vouloir « construire maintenant un consensus plus large ».
Né à paris, Zinsou a fait carrière dans le secteur bancaire. Il a notamment travaillé chez Rothschild et à la tête du plus gros fonds d’investissement européen, PAI Partners. Cette vie et cette expérience construites hors d’Afrique peuvent lui devenir un fardeau. Ainsi le journal La Nouvelle Tribune l’a qualifié d’« étranger », de « venu de France », et de produit « non tropicalisé ». Et de poursuivre : « Sa mentalité, sa vision des choses l’éloignent bien des béninois. Il est resté toujours français dans son tréfonds ».
Néanmoins, la plupart des attaques dont il est victime ne se concentrent que sur sa personnalité et sa nationalité sans aborder ses idées ou son programme. Jusqu’à présent le FCBE reste unis derrière son candidat et compte bien lui faire gagner les élections.
Par: Y. Boyka