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Présidentielle de 2016 : Comment Yayi joue pour Talon
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  La Presse du Jour
Sommet
© AFP
Sommet extraordinaire de la CEDEAO à Dakar
Dakar, le 12 septembre 2015. Un Sommet extraordinaire de Communauté Économique des États de l`Afrique de l`Ouest s`est tenu Dakar. Huit chefs d`État étaient du rendez-vous pour parler de la sécurité. Photo: Le president du Benin, SEM Boni Yayi.




lus s’approche l’échéance de la présidentielle de 2016, plus un ensemble de facteurs confirment s’il en est encore besoin, que le candidat Patrice Talon est celui qui prêtera serment le 6 avril prochain à Porto-Novo car , en plus du fait qu’en homme méthodique et très intelligent, qualité que même les plus acharnés de ses détracteurs et ennemis reconnaissent, c’est que ces derniers paradoxalement posent des actes qui lui élargissent chaque jour un peu plus le boulevard déjà grand sur lequel , il roule assurément vers la Marina.

Au-delà des méchancetés, des nombreuses et incessantes attaques basées sur du vent, et qui ont permis sans aucunement forcer le trait au candidat Patrice Talon de développer, aidé de ses communicants, une stratégie de victimisation qui a toujours politiquement payé dans ce pays, en plus le camp en face à qui la perspective de plus en plus inévitable de son arrivée au pouvoir dans trois mois donnent la trouille, n’ont pas réussi pour conjurer l’inévitable le casting adéquat … Aujourd’hui, le candidat tant attendu, le joker que le sortant devrait sortir pour barrer le chemin à Talon connu, c’est un véritable ouf de soulagement dans le camp des partisans de l’homme d’affaire qui ne pouvait rêver mieux ! Sans emprunter l’immonde sentier d’un procès en nationalité ou de xénophobie ou d’un anti-francisme de super marché, que l’homme aurait fermement interdit à ses troupes pour la simple raison qu’il ne se trompe pas d’adversaire politique, il faut reconnaître que la tâche est bien facilitée par Yayi à Talon alors que le but recherché est de susciter une candidature qui va lui mordre et disputer son électorat qui ‘il faut le dire, est pour la grande partie dans la partie méridionale du pays.

L’éléphant annoncé, comme diraient les Ivoiriens, est venu avec un pied cassé ! C’est déjà dans le camp du chef de l’Etat qu’au-delà des comédies d’adoubement plus ou moins forcées de certains barons ou des seconds couteaux qui font contre mauvaise fortune bon cœur, en réalité c’est la grande désolation … Ce n’est point la qualité et les compétences intrinsèques du candidat du chef de l’Etat qui sont en jeu, mais justement parce qu’il est le candidat du chef de l’Etat ! Qu’il vous souvienne que dans sa dernière interview accordée à Jeune Afrique il y a quelques semaines, M. Patrice Talon regrettait que son compatriote Lionel Zinsou ait accepté de venir jouer le rôle d’une sorte de béquilles crépusculaires mais ajoute qu’il aurait aimé qu’il soit directement candidat car avait-il conclu en substance «Cela relèverait la compétition «.

En «compétiteur né» le candidat Patrice Talon qui évidemment n’a jamais eu peur de n’importe quel éventuel adversaire avait prévu et souhaité même la candidature de l’actuel premier ministre dans une posture qu’il lui souhaitait plus avantageuse et non sous la coupe de l’instigation de la tutelle et les ailes si handicapantes que celles qui le portent aujourd’hui avec des partisans désorientés abasourdis d’incompréhension … Talon et ses partisans doivent-ils le plaindre si délibérément M. Zinsou accepte de jouer ce dernier numéro du scénario Yayi ? Assurément pas puisque le choix va amplifier encore plus la victoire de plus en plus inéluctable du magnat du coton !
Un coup de main

L’autre conséquence du choix de Yayi et que soulignent les vrais analystes et connaisseurs de la classe politique béninoise est que les grands partis politiques qui, jusqu’ici, de façon stratégique trainaient un peu les pas pour annoncer leur choix sont eux aussi décomplexés d’un coup et voient l’horizon plus dégagé et ils vont enfin dans le respect de leur timing se déterminer rapidement car désormais, le choix est très clair entre la continuité et la rupture ! Et tous les politiques savent que nonobstant les supplétifs amenés d’une manière ou d’une autre en renfort pour la tentative de contrôle du perchoir au lendemain des législatives et les énormes moyens de l’Etat déployés pour essayer de gagner le plus grand nombre de communes et qui n’ont pas prospéré, la réalité intangible est que les Béninois dans leur immense majorité veulent et ont voté et voteront pour la fin du système actuel et pour la rupture que constitue le candidat Talon ! Le seul qui en réalité incarne l’alternance avec en plus des réformes audacieuses dont le pays ne peut faire économie.

Pierre Azata
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