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Présidentielle de 2016 : Nicéphore Soglo à l’écoute de tous les candidats
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  Fraternité
Nicéphore
© Autre presse par DR
Nicéphore Soglo, ancien Chef d’Etat et Maire de Cotonou




Un homme au-dessus de la mêlée et à l’écoute de tous. Ainsi, se distingue et entend se singulariser, en cette période de tractations politiques et de veille de la présidentielle de février 2016, l’ancien président de la République Nicéphore Soglo. Mais, beaucoup ont tôt fait de conclure à un rapprochement entre lui et le Premier ministre Lionel Zinsou suite à la visite qu’il lui a accordé. Mais erreur. D’après l’entourage de l’ancien président Soglo, il n’est aucunement proche d’un candidat au point de passer à une consigne de vote. Mieux, révèle les sources concordantes, sa porte est ouverte à tous les candidats avec qui, il souhaite discuter et prendre connaissance de leur programme et ambitions pour le Bénin.
C’est d’ailleurs, cette démarche de dialogue qui sous-tend la rencontre du président Soglo avec le premier ministre Lionel Zinsou. Et à l’occasion, il n’a pas hésité à lui poser des questions et partager ses inquiétudes. « Je lui ai rappelé ma grande surprise de le voir débarquer par la machine Fcbe dont la gestion durant les dix dernières années est émaillée de grands scandales… », a-t-il servi à son hôte. En somme, le président Nicéphore Soglo, un des hommes clés de la prochaine élection présidentielle est à l’écoute de tous les candidats qui le désirent. Ses conseils pour que son pays sorte des entiers battus et pour gérer le Bénin autrement ne leur feront pas défaut. Nicéphore Soglo est décidé. Le Bénin passe avant tout.

Extrait de la clarification du Président Nicéphore Soglo
« …je lui ai rappelé ma grande surprise de le voir débarquer par la machine Fcbe… »
"J’ai été ravi de recevoir le Premier ministre Lionel Zinsou avec qui, nous avons abordé plusieurs sujets d’intérêt national. Je crois que le Premier Ministre connaît parfaitement les réalités du pays. Il faut que pour ce pays, on puisse répondre à toutes les priorités. Lui-même le sait. Il faut prendre des gens compétents. Vous savez que le Premier gouvernement que j’ai formé, c’est 15 personnes, y compris moi-même ! Et j’ai choisi vraiment des gens compétents ! Et vous avez vu le résultat. Au bout d’un an, on était parti. C’est dans cette direction qu’il faut aller. On s’était vu dans l’avion, on s’était dit qu’il fallait qu’on se voie. Mais dans ce pays, les gens passent leur temps à faire de la politique politicienne…, les gens mentent, racontent n’importe quoi. Ce que nous voulons, c’est que ce soit quelqu’un qui soit un patriote qui vienne travailler pour son pays. On lui a collé des tas de choses. Il est le seul en mesure de nous dire pourquoi il est là. Il n’est pas parachuté de l’extérieur, parce que malheureusement, nous avons tous en tête, tout ce que la France-Afrique a fait en Afrique francophone, donc les gens sont tétanisés...
Il a, à mon avis, les atouts qu’il faut pour vraiment permettre à ce pays d’aller de l’avant. L’actualité préélectorale de la présidentielle prochaine recommande que je discute avec tous les protagonistes. Certains candidats déclarés sont déjà allés me voir. Aujourd’hui, c’est le tour du Premier ministre.
Nos échanges m’ont permis de découvrir l’homme, très compétent, avec une grande culture. Je n’ai aucun doute sur sa maîtrise des grands enjeux de notre pays. Mais je lui ai rappelé ma grande surprise de le voir débarquer par la machine Fcbe dont la gestion durant les 10 dernières années est émaillée de grands scandales. Rien que Icc services a réduit considérablement le pouvoir d’achat de la population qui s’est davantage enfoncée dans la misère et la précarité. Les détournements de fonds publics, la mauvaise gestion, le régionalisme sont les maux qui caractérisent ce régime. Voir un homme de la trempe de Lionel Zinsou venir par cette chapelle nous interpelle. C’est cela qui a motivé ma volonté de discuter avec lui pour le lui dire. Tout le monde connaît ses qualités. Depuis des années, la fondation de sa fille, Marie-Cécile réalise des choses extraordinaires dans tout le pays, dans le domaine de la culture surtout. Vous connaissez mon attachement aux questions culturelles et la renaissance africaine. Tout ceci est en contradiction avec ce que nous avons vécu au cours des 10 dernières années. Nous n’avons pourtant pas manqué de négocier avec le président Yayi Boni en 2006 avant d’appeler à le soutenir. Dès la formation de son premier gouvernement, il a jeté les accords dans les poubelles. C’est pour nous conduire plus tard au K.O en 2011 suivi des tensions à répétition. Les Béninois ont souffert et souffrent encore de sa guéguerre avec l’homme d’affaires Patrice Talon. L’épisode de la tentative d’empoisonnement a considérablement durci le débat public. Ce n’est donc pas un moment propice pour s’afficher dans un camp ou un autre. En tant qu’homme politique, nous devons éviter de donner l’impression aux jeunes que le choix se fera entre la peste et le choléra. Puisque d’un autre côté, on observe une perversion et une corruption effrayante dans le milieu politique. L’intrusion des milieux d’affaires dans le combat politique n’offre plus de perspectives à la jeunesse. C’est une situation propice pour les recruteurs de Boko Haram vis-à-vis de tous ceux qui refusent de choisir donc entre la peste et le choléra. J’ai parlé de tout cela avec le premier ministre. Nous avons convenu de nous revoir pour approfondir la réflexion, notamment dans des domaines comme l’énergie, l’agriculture, la culture, la santé et autres. Pour ma part, je vais poursuivre mes consultations parce qu’il y a plusieurs personnalités politiques qui souhaitent me rencontrer, toujours dans la perspective de la présidentielle ».
Angelo DOSSOUMOU
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