Boni Yayi a choisi de poursuivre les travaux de réhabilitation et de construction du chemin de fer Cotonou-Niamey alors que la décision de la Cour d’appel de Cotonou en date du 19 novembre 2015 ordonne leur arrêt. Un choix du Chef de l’Etat qui ne sera pas sans grosses conséquences financières pour le pays.
L’arrêt n°11/Rc/2015 du 19 novembre 2015 de la Cour d’appel de Cotonou est clair sur le différend entre la Société Pétrolin, l’Etat béninois et la Société Bolloré Africa Logistics.
Il «(…) dit que les travaux entrepris par Bolloré Africa Logistics et les agissements de l’Etat béninois sont constitutifs de voie de fait ; Ordonne la cessation par Bolloré Africa Logistics de tous les travaux entrepris sur le site de l’Ocbn à Cotonou, sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs Cfa par jour de résistance ; Ordonne tant à l’Etat béninois qu’à la Société Bolloré Africa Logistics de s’abstenir de tous travaux sur les composantes du projet «Epine Dorsale» également sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs Cfa par jour de résistance ; Ordonne l’exécution provisoire sur minute, avant enregistrement de la présente décision nonobstant toutes voies de recours ; (…)». Comme on peut le voir, le contribuable béninois est mis à rudes épreuves dans ce dossier par la faute du gouvernant.
Malgré cet arrêt, Yayi, devant les cheminots dimanche dernier, a annoncé la poursuite des travaux. Bravant ainsi une décision de justice, lui qui devrait en être le garant. Autrement, Yayi s’en fou des conséquences de ce choix qu’il a fait. Une décision de justice s’imposant à tous, même à l’Etat, on est en droit de se demander pourquoi cet entêtement de la part du chef de l’Etat qui devrait protéger les intérêts de son pays ? Aujourd’hui, c’est une décision chargée de lourdes conséquences financières que Yayi a prise.
Tout comme si le Bénin n’en n’avait pas déjà assez. On se rappelle le dossier de Pvi dans lequel la Ccja a condamné le Bénin à payer plusieurs milliards de nos francs. Ceci à cause de ses actes du gouvernement Yayi. D’autres précédents existent. Mais c’est tout comme si Yayi et son gouvernement ont décidé de foncer droit dans le mur, essayant d’ignorer les conséquences de l’impact.
Athanase Dèwanou