Soutenance de thèse en Pragmatique : du discours Clémentine Lokonon reçue avec mention très honorable
La réalisatrice Clémentine Lokonon est désormais docteur en «Pragmatique du discours». Elle a obtenu ce diplôme à la suite d’une soutenance de thèse qui porte sur «Description des productions discursives des hommes politiques : le discours de crise dans les médias au Bénin de 1990 à 2012». C’était mardi 1er décembre dernier devant un jury composé de cinq éminents professeurs qui lui a décerné la mention très honorable avec félicitation.
«Votre sujet est original, vous avez fait une analyse pertinente et votre mémoire est très riche … En foi de quoi, le jury accepte votre thèse et vous décerne la mention très honorable avec félicitation du jury». C’est ce qui ressort du procès verbal qui a sanctionné la soutenance de thèse de doctorat unique de Clémentine Lokonon mardi 1er décembre dernier. Désormais, Clémentine Lokonon est docteur en "Pragmatique du discours", une spécialité de l’option Sociolinguistique dans la filière "Linguistique" de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de l’Université d’Abomey-Calavi (Flash-UAC).
Le sujet de la thèse qu’elle a défendu est : "Description des productions discursives des hommes politiques : le discours de crise dans les médias au Bénin de 1990 à 2012". « L’objectif est de saisir les éléments de subjectivité des locuteurs Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou et Boni Yayi, dans leurs discours, dans une schématisation linguistique qui intègre que, le langage permettre non seulement de transmette l’information, mais aussi la construction d’un espace relationnel, social et discursif », renseigne le résumé de la thèse d’un volume de 679 pages.
S’agissant des discours polémiques, l’impétrante a choisi le discours du président Nicéphore Soglo en 1994 qui a rendu la Loi de finance exécutoire en dépit du rejet des députés ; le discours de vœu du président Mathieu Kérékou le 31 décembre 2005 et le discours "A cœur ouvert" du président Boni Yayi à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance en 2013. Ce sont là, trois présidents qui ont eu des crises de gouvernance et qui à l’occasion, ont prononcé des discours qui ont eu un impact sur les populations. De l’analyse faite, il ressort que ces présidents ont chaque fois affirmé leur autorité sur le mot, imprimant à leurs discours la marque d’un «je» (égo) excessif et monopolisant l’espace relationnel. Chez l’un on sent une volonté d’exposer la face des autres pour justifier ses choix, chez l’autre on retrouve un discours très politique mais aveuglé qui le rend perpétuellement coupable de son propre sens d’ignorance, chez un autre encore, ce sont des expressions d’indignation, des propos poignants.
Des recommandations de l’impétrante Clémentine Lokonon, on retient, entre autres, que les décideurs ont à tenir compte de l’auditoire dans le discours et à donner au citoyen, son droit au mot. Quant aux médias, ils ont à rendre effectif le droit du citoyen à l’information et au mot.
Composé de cinq membres avec pour président le professeur Maxime da Cruz, le jury a bien apprécié l’œuvre de l’impétrante. «La candidate est méritante pour avoir engagé ce sujet sensible avec bravoure et ténacité. La thèse est de bonne facture et est à la hauteur des attentes. C’est un travail qui montre la personnalité même de l’impétrante.». Ce sont là, des appréciations diverses des différents membres du jury. Le volume du mémoire reste le hic soulevé par tous les membres du jury. C’est pourquoi l’impétrante, désormais docteur en «Pragmatique du discours», a été invitée à compacter et à intégrer certaines corrections afin que son œuvre soit publiée?