Deux camps s’affrontent désormais pour la conquête du pouvoir en 2016 : celui de la continuité, avec pour messie, un proconsul venu de France ; en face, le front de la rupture et du refus de l’indignité, avec comme tête de proue, Patrice Talon…
Dans son ouvrage-réquisitoire intitulé Négrologie, le journaliste-écrivain Stephen Smith avance que « depuis près d’un demi-siècle, l’Afrique travaille pour sa recolonisation ». Et de citer moult comportements anti-développements des africains et de leurs dirigeants, justifiant pareille assertion. De bons esprits se sont indignés contre pareil affront. Exactement comme ils l’ont fait, lorsque dans son célèbre discours de Dakar, Nicolas Sarkozy avait prétendu que « l’Afrique n’est jamais entrée dans l’histoire ». Curieusement, c’est notre pays le Bénin qui est en passe de justifier les thèses et hypothèses de l’Afro-pessimisme.
Un nouveau pacte colonial
En effet, le choix de Lionel Zinsou comme candidat aux élections présidentielles, donnera forcement du grain à moudre, à tous ceux qui n’ont jamais cru en la capacité des Africains, à se prendre en charge. Par ce choix, Yayi Boni fait entrer le Benin à reculons dans l’histoire de l’humanité. De quoi faire retourner dans leurs tombes, nos héros nationaux ; de quoi faire ravaler nombre de slogans aux « révolutionnaires » encore vivants… Une bien curieuse manière d’accompagner à sa dernière demeure, le général Kérékou. Lui qui proclamait un certain 30 novembre que « la caractéristique fondamentale et la source première de l’arriération de notre chère Afrique, est la domination étrangère ». Le pauvre. Yayi Boni a désormais fait de la « domination étrangère » la règle. Et de la souveraineté nationale l’exception. D’où son nouveau « pacte colonial » avec le groupe Bolloré. C’est pour Bolloré qu’il a décidé désormais de sacrifier les intérêts de nos nationaux ; c’est encore pour Bolloré qu’il a décidé d’aller ouvertement en rébellion contre une décision de justice ; c’est enfin pour Bolloré et ses mentors de l’Hexagone qu’il s’est résolu à jouer la carte Lionel Zinsou au mépris des critères édictés par son propre camp… Face à tant de dérives et dérapages, il fallait bien quelqu’un pour arrêter la saignée ; quelqu’un pour redonner honneur et dignité à la nation ; quelqu’un pour rebattre les cartes afin de dire « plus jamais ça ! ». Face à la grosse armada qu’on annonce pour asseoir la mainmise sur notre pays et ses habitants, Talon est plus que jamais l’homme de la situation.
Talon, solutions
C’est le seul capable de rassembler le camp de tous ceux qui assistent impuissants, depuis une décennie, à la descente aux enfers de notre pays. Car face au pouvoir F.C.B.E et ses relais de propagandes grossières, le rassemblement parait comme l’unique réponse pour barrer la route à l’imposture. C’est rassemblé autour de Talon que l’on pourra démonter les arguments farfelus, présentant Lionel Zinsou comme le financier capable d’ouvrir le Bénin au monde, avec son carnet d’adresses ; c’est réunis autour de Talon qu’il faudra dénoncer le fameux projet « lumière pour tous » de Lionel Zinsou conçu juste pour appâter les gogos… Les milliards qu’on annoncera à ce propos, aux lendemains de la Cop21 participent de la même farce… Du déjà vu sous Yayi. Et les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets. Talon a le mérite de connaître la classe politique dans son ensemble ; qui plus est, il a un projet de reformes dont nul ne discute de la pertinence. Tout est donc en place, pour qu’il soit le porte-flambeau d’un combat sans merci qui, désormais, dépasse le cadre de notre pays. C’est désormais un combat qui se fera au nom de toutes les ex-colonies françaises d’Afrique, qui nous regardent et s’interrogent à notre sujet. Les Burkinabé viennent de donner une leçon d’honneur et de dignité à l’Afrique. Ce serait triste de devenir la risée de tout un continent du fait de la volonté d’un seul homme.
Wandji A.