Le parti la Renaissance du Bénin (RB), répondant aux derniers événements intervenus au sein de ce regroupement politique, a déclaré dans un communiqué, avoir pris acte des départs des députés Parfait Houangni, Epiphane Quenum et Ali Camarou. Occasion pour les cadres de ce parti de projeter le vote au Bénin, à l'instar de certains pays de la sous-région ouest-africaine, d'une loi contre la transhumance parlementaire. Y-arriveront-ils ?
Après avoir relégué au second rang, cette question de démission au sein du parti lors de la réunion des cadres la semaine écoulée, le président de la Renaissance du Bénin (RB) et les siens ont finalement affiché leur position face aux diverses difficultés enregistrées ces derniers jours au sein du parti. En effet, dans un communiqué signé du secrétaire général, Luc Attrokpo, la RB est montée au créneau. Loin de l'ébranler, le parti considère ces démissions comme des faits habituels auxquels le parti parvient toujours à survivre. Aussi, entend-il œuvrer désormais pour l'avènement d'une loi contre la transhumance parlementaire au Bénin, à l'instar de certains pays de la sous-région ouest-africaine. En réagissant de la sorte, les cadres du parti des ''Houézèhouè'' viennent de prendre la mesure de la situation. Au sujet de sa volonté de contribuer à l'avènement d'une loi contre la transhumance, les observateurs estiment que seule la volonté ne suffit pas dans notre contexte sociopolitique actuel où, faire confiance à un député relève de l'utopie, étant donné que nul ne sait qui l'a au préalable approché pour faire échec à un projet jugé inhérent pour la République. Il faudra bien évidemment compter avec la volonté politique pour mettre fin à cette pratique qui perdure depuis des années, sans la moindre réaction des autorités de ce pays.
Le chef de l'Etat a-t-il courbé l'échine ?
En 2006, lors de sa prestation de serment, le chef de l'Etat, Boni Yayi a déclaré le 06 Avril 2011, qu'il a l'ambition " d'engager des réformes constitutionnelles, de promouvoir un nouveau code électoral qui élimine la transhumance politique et l'instabilité institutionnelle ". Sept ans après, cette volonté semble s'effriter au regard des réalités de situation. Aujourd'hui, la transhumance politique semble réinstaller ses quartiers avec l'avènement de la refondation. D'abord, c'est le parti du directeur de campagne du candidat unique de l'Union fait la nation, la RB, qui s'est dépêchée de saisir la main tendue du chef de l'Etat. S'en ont suivi ensuite les députés Cyriaque Domingo, Edmond Agoua élu sur la liste Union fait la nation (U.N). Pareil pour les députés Valentin Houdé, Félix Dansou et bien d'autres, d'emboîter le pas à la RB qui aujourd'hui, va en guerre contre la transhumance parlementaire. Ce phénomène déstabilise les formations politiques et surtout les groupes parlementaires à l'hémicycle. Que faire face la transhumance politique à outrance qui plombe l'essor de notre pays ? Vu l'envergure du phénomène et son impact sur le jeu démocratique, il est plus que jamais nécessaire que le chef de l'Etat, après avoir bénéficié des faveurs de cette pratique, prenne ses responsabilités en vue de redonner un autre visage à la démocratie béninoise.
Un début de solution dans d'autres pays !
D'autres pays ont réussi à trouver une solution à cette situation. Au Sénégal la Constitution prévoit qu'un député qui quitte son parti politique perd son mandat à l'Assemblée nationale. En Côte d'Ivoire, l'idée de mettre fin à la chose, commence à germer dans l'esprit de beaucoup de politiciens et responsables de la société civile. Guillaume Soro, lors de la rentrée parlementaire, le 25 avril dernier à Yamoussoukro, a abordé brièvement la question. Au Maroc, les projets de loi organiques sur la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers interdisent la transhumance politique. Ainsi, quelque chose est bien possible au Bénin si la volonté politique accompagne les initiatives intellectuelles.