Emmnauel Golou, la politique chevillée au corps

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Publié le samedi 5 decembre 2015 | Autre presse

© aCotonou.com par CODIAS
Emmanuel Golou, President du Parti Social Democrate du Bénin, lors de la rencontre régionale des partis progressistes de la CEDEAO
Cotonou, 31 octobre 2015.Le parti social-démocrate du Bénin organise ce matin à Azalai Hotel de Cotonou une rencontre régionale des partis progressistes de la CEDEAO sur le thème : `` les crises politiques et sécuritaire en Afrique de l`Ouest vers une conscience collective des progressistes".

Titulaire d’un doctorat en Sciences économiques option Monnaie, finance et banque de l’Université Paris-Dauphine en 1988, Emmanuel Golou aurait pu connaître une flamboyante carrière d’universitaire. Malgré ses intenses activités politiques, il a tout de même signé plusieurs publications dont « L’Afrique face à la crise financière internationale » ; « La crise de la dette : l’Europe dos au mur » ; « Afrique : les défis politique, économique et sécuritaire »…

Chez l’ancien fonctionnaire de la Banque commerciale du Bénin, la politique a pris le dessus sur la recherche universitaire. La passion de la responsabilité et de l’engagement, Emmanuel Golou l’a rencontrée sur les bancs du lycée Bèhanzin (situé à Porto-Novo) dans les années 70. Responsable de classe, il trouva ainsi une parfaite échelle pour rejoindre le mouvement militant de convoitaient les jeunes de sa génération : l’Union générale des élèves et étudiants du Dahomey (Ugeed). Il milita, parallèlement, au Rassemblement des jeunes du Mono (Rajemo). A l’issue de l’historique Conférence nationale de 1990 qui ouvrit les vannes de la démocratie et du multipartisme, des formations politiques se multiplient sans un ancrage idéologique clair. Dans la foulée, Emmanuel Golou et d’autres intellectuels fondèrent le Parti social-démocrate (Psd) qui s’inscrit dans le courant socialiste. Bruno Amoussou prend la direction du parti qui se positionne comme l’une des forces politiques majeures au Bénin. Le courage politique porte ses premiers fruits dès 1991. Emmanuel Golou et cinq autres membres du Psd sont élus députés à l’Assemblée nationale. En 1995, il est brillamment réélu, mais ne passera qu’un an sous son mandat de député. Il est nommé ministre de l’Hydraulique, des mines et de l’énergie dans le gouvernement du Général Mathieu Kérékou en 1996, grâce à un accord politique qui liait le Psd et le nouveau président de la République. Deux ans plus tard, Emmanuel Golou quitte le gouvernement avant de retrouver son siège de député en 1999 à l’issue des législatives. Depuis, celui qui a gravi tous les échelons de responsabilité dans le parti, se construit une solide expérience législative et d’homme politique de premier plan.

Pour le rayonnement du Psd à l’étranger, il travaille pour son admission à l’Internationale Socialiste en 1999. « Appartenir à l’IS ne se réduit pas à un souci de rayonnement international, mais c’est une reconnaissance qui doit vous motiver à travailler pour l’ancrage national de votre parti politique », confie le président du Psd. En prenant les rênes du Comité Afrique en mars 2013 à Niamey, Emmanuel Golou se retrouve à un niveau d’accomplissement de son engagement politique. Face au fossé qui ne cesse de s’agrandir entre les forces politiques traditionnelles et les électeurs au Bénin, Emmanuel Golou, âgé de 59 ans, multiplie les visites de proximité pour échanger avec les « oubliés » de la République. La posture de présidentiable est déjà forgée et la démarche adoptée. Le président du Psd a les yeux rivés sur 2016. Sans en faire une obsession. L’ambition à l’image de la personnalité du présidentiable sobre, réservée et… ferme !

(LAK, dans Afrique Union n°006 )