C’est une information Radio France Internationale. Yayi se rend au Burundi pour tenter d’instaurer un dialogue dont le but est de débloquer la situation sociopolitique très tendue dans ce pays. Une situation que le Bénin pourrait vivre si son peuple n’a pas anticipé le pire et dire non aux velléités de son président de tenter de tordre le coup à la Constitution. En fait, c’est le peuple béninois qui a contraint Yayi à renoncer à négocier un troisième mandat non-constitutionnel. Dans ces conditions, notre chef de l’Etat est mal placé pour cette mission. Qu’est-ce qu’il ira dire aux Burundais ? Un pays complètement divisé à cause des ambitions démesurées de son président ! Un peu comme au Bénin actuellement où la gouvernance Yayi a, pendant dix ans, opposé les Béninois les uns aux autres. Il y a ceux du Nord et les autres du Sud. L’unité nationale aujourd’hui au Bénin n’existe plus. Cet héritage laissé par Feu Mathieu Kérékou n’est pas préservé par son successeur à la tête du pays. Mieux, Yayi refuse de respecter les décisions de justice dans son pays. Des actes empreints de germes d’instabilité sociopolitique et économique. Quel message portera-t-il aux Burundais dans ce sens ? Puisque là-bas c’est aussi une question de justice. Ne pas respecter la Constitution du pays n’est pas juste. Aujourd’hui, les Burundais s’entretuent. Ils payent le prix fort, disons le prix extrême. Cela dure des mois déjà. Le pays compte chaque jour ses morts. Cela n’ébranle point le président réélu, à quel prix ? Au prix du sang versé par les fils et filles du Burundi. Franchement, Yayi n’est pas le bienvenu sur ce terrain.
Jean-Marie Sèdolo