La démarche du maire de Porto-Novo, Moukaram Océni envers le Chef de l’Etat pour solliciter son concours en vue de débloquer certains projets coincés au Conseil municipal, risque d’avoir un coût politique sur l’avenir de l’autorité municipale.
Le maire de Porto-Novo, Moukaram Océni est en délicatesse avec le président du parti Renouveau démocratique (Prd), Adrien Houngbédji. Ses déclarations contre les attitudes de certains conseillers Prd à la mairie de Porto-Novo, le 21 septembre 2013 à la présidence de la République, l’isolent un peu plus de sa formation politique. Désormais, il a choisi de contourner les barrières posées par les élus de son parti à la municipalité pour composer avec l’Etat central. Ainsi, après le blocage de certains projets par les Conseillers du Prd, le maire Moukaram Océni cherche la voie de contournement. Lors de l’audience accordée aux sages, notables et responsables de la capitale, il a appelé le Chef de l’Etat au secours. Après avoir dénoncé la prise en otage de la ville par certains conseillers, il demande au gouvernement de l’appuyer dans la réalisation de ses vœux chers pour Porto-Novo. Il s’agit de la construction de l’hôtel de ville de Porto-Novo, de la réalisation du parc attractif, de l’aménagement et de l’urbanisation de la zone Lokpodji au quartier Agbokou. Ce que le Chef de l’Etat n’a pas hésité à accepter. Il a promis financer les projet à hauteur de 45%. Désormais, Moukaram Océni peut se frotter les mains d’avoir un soutien de taille pour atteindre ses objectifs à la tête de la mairie de la capitale en dépit de l’opposition de sa propre formation politique. Et, le contexte s’y prête bien. Après son refus d’entrer au gouvernement et son opposition à la révision de la Constitution du 11 décembre 1990, le Prd a coupé le pont avec le Chef de l’Etat. A cet effet, depuis quelques jours, le Pouvoir en place multiplie des actions de déstabilisation du Prd dans ses fiefs traditionnels. D’ailleurs une folle rumeur a circulé annonçant que le groupe parlementaire Prd à l’Assemblée nationale allait voler en éclats avec la démission du député de la mouvance Cyriaque Domingo prêté au parti suite au départ de Atao Hinnouho. Ce qui est étonnant, c’est que ces menaces proviennent du camp présidentiel. La situation préoccupe au plus haut niveau Adrien Houngbédji. Car l’entente conclue entre le gouvernement et le maire de la capitale politique démontre aux populations que Me Adrien Houngbédji et son parti sont très peu soucieux du développement de Porto-Novo. Une telle communication ferait l’affaire de Moukaram Océni, surtout si lesdits projets connaissaient une fin heureuse. Ce serait un véritable coup dur pour le Prd qui règne en maître sur la ville capitale du Bénin depuis 1990. Mais alors, les évènements risquent de prendre une autre tournure au sein du Prd. Moukaram Océni, déjà dans le collimateur d’Adrien Houngbédji risque de connaître des ennuis qui l’obligeront à quitter. Le rapprochement du maire de Porto-Novo au Chef de l’Etat risque donc de se retourner contre l’autorité municipale, et elle peut craindre pour son avenir politique. A l’allure où vont les choses, cette situation fera tache d’huile sur la prochaine campagne électorale pour les communales.