L’hôtel « Le Privilège » de la cité des Kobourou a servi de cadre le samedi dernier à un point de presse animé par l’Honorable Mama Djibril Débourou, membre fondateur de l’Union pour la démocratie et la solidarité nationale (Uds). A cœur des échanges avec les hommes des médias, la déclaration de soutien à un candidat en lice pour la présidentielle prochaine par certains membres de l’Uds. Dans sa déclaration, l’honorable MAMA Djibril Débourou affirme que Sacca Lafia n’a aucunement respecté ni le règlement intérieur de l alliance soleil, encore moins les statuts de l uds qui dispose que de tels decisions importantes sont du ressort exclusifs du congrès, organe qu il a horreur de convoquer. A en croire l’Honorable MAMA Débourou, son collègue Sacca Lafia aurait trahi les militants de l’Uds en opérant pour les présidentielles de 2016, ce choix qui contrevient aux valeurs fondamentales du parti et de l’alliance Soleil.
Lire l’intégralité de sa déclaration
La vérité sur les débats au sein de l’Union pour la Démocratie et la Solidarité Nationale (UDS)
Le 22 novembre 20415 à Parakou, Monsieur Sacca LAFIA, entouré d’une poignée de militants, inconditionnellement acquis à sa cause, a fait une « Déclaration Solennelle de soutien à la candidature de Monsieur Patrice TALON ».
Cette déclaration fait suite à un obscur Comité Directeur de l’UDS, tenu la veille à Parakou et à l’issue duquel il est annoncé que ce parti aurait accordé son soutien à la même candidature.
Le souci de transparence et de vérité, ainsi que le désir ardent de sauvegarder la bonne image de l’UDS et de l’Alliance Soleil nous imposent de faire entendre la voix de la très grande majorité des militants de ces organisations.
La vérité et la sincérité nous conduisent à lever un coin de voile sur les dessous troubles des agissements fébriles de Monsieur Sacca LAFIA et partant, à révéler à l’opinion publique nationale et internationale, la mascarade et la forfaiture dont il se rend coupable.
De quoi s’agit-il en fait ?
Qu’il vous souvienne, que le 21 décembre 2014, dans une relative précipitation dictée par des circonstances exceptionnelles, l’Alliance Soleil avait été portée sur les fonds baptismaux, aux fins de maximiser les chances des partis membres, d’accroître de façon significative le nombre de leurs députés à l’Assemblée Nationale et d’améliorer
également au plan national leur présence dans les Conseils Communaux.
Dans ce cadre, il était convenu de faire le bilan de la courte expérience des législatives et des communales, en vue d’étudier la possibilité et les conditions de l’étendre aux présidentielles qui s’annoncent pour bientôt.
Mais force est de constater qu’à la date d’aujourd’hui, pas en tout cas à la connaissance des militants de l’UDS, aucune rencontre n’a eu lieu, permettant à l’Alliance Soleil de réaliser ses projets. Il s’en est suivi, une démotivation sensible et
une démobilisation générale.
Cette démobilisation n’a nullement troublé le sommeil du Président de l’UDS qui sans l’onction de son parti a rendu solennellement publique sa déclaration.
Dans ces conditions, peut-on alors dire, logiquement et raisonnablement que cette déclaration engage l’UDS ?
Assurément non.
Disons-le sans ambages sans rien avoir contre la personne de Monsieur Patrice TALON, qu’à la date d’aujourd’hui, au regard des dispositions de ses statuts, l’UDS n’a aucunement pris la décision de soutenir une quelconque candidature.
C’est le 22 juillet 2015, qu’au cours d’une réunion du Bureau Exécutif National, réduit à neuf (09) membres sur les vingt-un (21) prévus par les statuts, que Monsieur Sacca LAFIA a, pour la première fois, suscité un débat sur la position de l’UDS face aux prochaines élections présidentielles.
A cette occasion en effet, il a annoncé qu’il a été approché par trois (03) Candidats qui sollicitaient chacun le soutien de l’UDS à leur candidature. Il s’agissait en l’occurrence de Monsieur Robert GBIAN, Patrice TALON et EL Hadj Issifou KOGUI N’DOURO. Contre toute attente, il a invité les participants à la réunion à donner leur préférence au candidat Patrice TALON, à qui il aurait donné son accord personnel de principe.
Il justifiait alors sa proposition par les raisons suivantes :
1) Selon Sacca LAFIA, l’UDS doit absolument éviter d’aller à l’opposition et pour cela, il doit s’aligner dès le premier tour, sur le probable cheval gagnant ;
2) Selon lui, le poids financier du candidat est aujourd’hui le critère déterminant pour gagner les élections ;
3) Monsieur Patrice TALON serait de loin le plus riche de tous les candidats actuels, ce qui le prédisposerait à être le prochain Président de la République ;
4) La plupart des partis politiques de l’opposition s’apprêteraient à déclarer leur soutien à Patrice TALON.
5) Une course contre la montre serait ainsi ouvertement engagée dans l’ombre, par les partis politiques les plus insoupçonnables, pour se trouver parmi les premiers à déclarer leur soutien au cheval gagnant. Il urge par conséquent que
l’UDS les prenne de vitesse afin de se positionner comme le préféré de ce prochain Président de la République.
Pour conclure, il invite l’UDS à se dépêcher de suivre le mouvement et à ne pas se laisser devancer.
Le débat ainsi lancé, deux camps opposés se constituèrent immédiatement au sein du Bureau Exécutif National ou de ce qui en reste :
D’un côté, on notait les partisans du Président Sacca LAFIA, qui soutenaient la candidature de Monsieur Patrice TALON, faisant l’éloge de la puissance financière et de l’autre côté se trouvaient ceux qui combattaient la marchandisation de la politique et l’achat des consciences, et qui optaient pour la sauvegarde des valeurs républicaines et de la démocratie en donnant leur préférence à la candidature du Camarade Issifou N‘DOURO, membre fondateur de l’UDS.
Ainsi, quatre (04) mois durant, ces deux camps se sont affrontés. Mais les longs et houleux débats n’ont pu permettre au Bureau Exécutif National de parvenir à un Consensus.
C’est dans ce contexte morose que le lundi 02 novembre 2015, le Président passa à la vitesse supérieure en mettant au vote sa proposition devant un Bureau Exécutif réduit à sept (07) membres sur les vingt un (21).
La décision ainsi acquise devait être portée devant l’instance supérieure compétente qu’est le congrès, censé la valider.
Mais conscient de ce qu’elle ne résisterait pas à la désapprobation de l’écrasante majorité des congressistes qui la rejetterait, il sortit alors le grand jeu. En lieu et place du congrès, il convoqua le 14 novembre 2015, une réunion du Bureau Exécutif National élargi à quelques Cadres tirés sur le volet.
Après avoir présenté à l’assistance une synthèse tronquée des débats de quatre (04) mois au sein du Bureau Exécutif National, il a tenté de faire adopter sa proposition par cette structure non statutaire, mais en vain.
En effet, en dépit des affinités qui le lient à la plupart des cadres présents, ces derniers se sont déclarés incompétents et l’ont renvoyé à l’instance supérieure appropriée.
Mais c’était sans compter avec les capacités manœ uvrières de celui qui est malheureusement le Président de l’UDS. C’est ainsi qu’une fois de plus, tournant dos au congrès, il préféra recourir à un Comité Directeur National tenu le 21 novembre 2015, le deuxième en moins d’un (1) an, alors que les textes disposent que cet organe se réunit une (1) fois entre deux (2) Congrès ordinaires, instance qu’il a été incapable de réunir depuis plus de dix-sept (17) ans qu’il est à la tête du parti.
C’était ce Comité Directeur qui, en l’absence de quatre (04) des neuf membres du Bureau et boycotté par un nombre important de Comités Communaux des plus actifs et des plus représentatifs, dans une salle remplie par des militants d’un jour choisis et payés pour la circonstance, c’est donc ce Comité Directeur qui finit par entériner cette décision pirate.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs voilà l’exploit accompli par le double Président de l’UDS et de l’Alliance Soleil que nous récusons.
Car, nous ne devons pas nous laisser pousser, comme c’est le cas visiblement aujourd’hui, par le goût du gain facile au point de piétiner les grandes valeurs qu’a toujours incarné l’UDS. Des valeurs mises à mal pendant dix-sept ans par le Président qui a toujours usé de subterfuges et de ruses pour se maintenir à la tête du parti.
Abusant pendant tout ce temps de la confiance des militants et de la jeunesse du parti.
A coup de corruption et de manigance, il a développé au sein du parti, le clientélisme et s’est constitué un bouclier humain formé de militants sans base sociale acquis inconditionnellement à sa cause et prêts à tout moment à l’exécution de basses
œuvres.
Au total, il est évident qu’on peut tromper tout le peuple une partie du temps, une partie du peuple tout le temps, mais jamais tout le peuple tout le temps. C’est pour cette raison que nous estimons que cette décision qui ne respecte aucune procédure, cette décision illégale et illégitime n’engage pas les militants de l’UDS que nous sommes.
En conséquence, nous lançons un appel à tous les militants qui se sentent floués par cette décision illégale parce que violant nos textes, et illégitime parce que non conforme à nos aspirations profondes, à se tenir prêts pour accompagner les initiatives qui seraient prises dans les mois à venir pour la renaissance de notre parti.
Vive l’UDS ;
Vive la Démocratie ;
Vive le Bénin !
Marc KOSSOU