La direction générale de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique a fait mercredi 9 décembre dernier, la présentation des résultats des travaux de rénovation des comptes nationaux selon le Système de comptabilité nationale des Nations Unies de 1993. La présentation a été faite par Abraham Biaou, directeur des statistiques et des études économiques. C’était au cours d’un dîner de presse à Cotonou
La croissance du Produit intérieur brut (PIB) ralentit à 6,5% pendant que les investissements reculent. C’est la conclusion qu’il faut tirer de la présentation faite des résultats de rénovation des comptes nationaux mercredi dernier. L’exercice s’inscrit, a expliqué Alexandre Biaou, directeur de l’INSAE dans le cadre de l’axe stratégique numéro 2 de la stratégie nationale de développement statistique 2014-2016 de renforcement de la diffusion statistique et la promotion de l’utilisation des données. Cette séance vise, a-t-il poursuivi, à favoriser l’utilisation des comptes nationaux rénovés à travers une politique de diffusion adéquate. Cet exercice de rénovation démarré il y a 5 ans est en train de déboucher sur de nouvelles séries élaborées à partir de la méthodologie inspirée du système de comptabilité nationale de 1993, indique-t-il.
Le système de comptabilité nationale est le système de référence d’établissement des comptes nationaux. Plusieurs mises à jour méthodologiques ont été faites depuis1968 jusqu’en 1993. Des innovations méthodologiques ont été conduites pour l’année 2008 pour lesquelles l’Insae est en train de mener des travaux d’actualisation pour coller auxdites innovations. Dans le cadre des travaux de rénovation, l’Insae a changé l’année de base qui est passée, informe Abraham Biaou, de 1985 à 2007. Dans le même ordre d’idées, poursuit-il, des nomenclatures ont été utilisées, actualisées et harmonisées au niveau international.
Le directeur général de l’Insae a témoigné sa gratitude aux partenaires techniques et financiers et a assuré que l’organisme continuera à assurer la pérennité des comptes.
Contenu de l’exposé
Selon l’exposé fait par Abraham Biaou, en 2014, la croissance de l’économie béninoise ralentit mais demeure élevée : Le produit intérieur brut en francs constant de 2007 progresse de 6,5% après +6,9% en 2013. Les exportations croissent plus vite que les importations entrainant une contribution de +3,4%points de la balance commerciale à la croissance du PIB. La croissance de la consommation finale des ménages reste presque stable tandis que celle des administrations publiques s’est contractée.
La formation brute de capital fixe recule en liaison avec les réexportations des plate-formes pétrolières importées en 2013. L’environnement économique est à la déflation avec un recul du déflateur du PIB de -1,3%, développe-t-il.
La valeur ajoutée réelle des services a progressé de +7,1%, même rythme que 2013, a-t-il indiqué. C’est le secteur le plus important dans l’économie du Bénin avec en 2014 un poids de 47,3% et une contribution de 3,2 points à la croissance, souligne-t-il. En 2014, le secteur secondaire a surclassé le secteur primaire en termes de contribution à la croissance.
La valeur ajoutée réelle industrielle a progressé de 7,2% après +3,7% en 2013. La croissance de la valeur ajoutée réelle agricole a quant à elle progressé de 5,1% après 5,3% en 2013. Les performances du coton produit-phare du primaire qui a progressé de 28% ont permis au secteur primaire de contribuer à 1,1 point à la croissance de 2014 contre 1,2 point en 2013.
Dans l’industrie la mise en service d’une nouvelle industrie de production de ciment a permis à ce secteur qui a enregistré des contre-performances importantes dans l’industrie métallique formelle (-14,2%) chimique formelle et les imprimeries formelles (-93,4%) de contribuer à 1,4 point à la croissance en 2014, après 0,7point en 2013.
Répondant, entre autres aux questions, le directeur général de l’INSAE estime que la prouesse du secteur secondaire est due à une bonne tenue du secteur primaire l’année précédente.
Par ailleurs, explique-t-il, il appartient à chaque pays de définir la nomenclature des différentes branches et celle des produits qui les composent.
Pour Innocent Affogbolo, représentant la Coopération technique allemande, c’est un plaisir pour l’institution d’appuyer l’Insae à travers le projet Appui conseil macroéconomique pour la réduction de la pauvreté (APMERP) d’avoir des connaissances sur les comptes nationaux?