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© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République |
Les confessions et témoignages sur la dimension de l’homme d’Etat qu’est le Général Mathieu Kérékou pleuvent. Hier, c’est son successeur, le président Boni Yayi qui, dans son oraison à l’occasion de la cérémonie officielle d’hommage national, a montré à quel point le développement et l’unité de la nation béninoise tenaient à cœur au Général Kérékou. « Je me souviens, comme si c’était hier et non sans émotion de vos propos aimables, lourds de sens et combien édifiants à mon endroit, le 06 avril 2006, au moment de la passation des charges.
Sans vouloir trahir la confidence, il me paraît impérieux de lever un coin de voile de nos entretiens dans le souci d’édifier notre peuple sur les riches enseignements que j’en ai tirés », a d’abord assuré le président Boni Yayi.
Ensuite, il a révélé que le premier enseignement de ses échanges avec son prédécesseur est ‘‘la réalité de notre difficile marche vers l’édification d’un pays uni, prospère, à économie compétitive, de rayonnement culturel et de bien être social’’. Et à ce propos, le grand camarade de lutte a recommandé à son successeur de faire preuve de beaucoup de courage, d’abnégation et de patience. Aussi, a confessé le président Boni Yayi, la deuxième leçon qui lui est restée de ses échanges avec le Caméléon à la passation de charges, est relative à l’approfondissement de la démocratie, la qualité des institutions, la lutte contre la corruption et l’impunité. Autant de défis à relever et qui nécessitent, selon les conseils du Général Kérékou à Boni Yayi, que ses compatriotes se mettent ensemble pour hisser leur pays commun au rang des Nations modernes.
En somme, des conseils d’un homme d’expérience qui s’efface mais qui reste soucieux du devenir du pays qu’il confie à son successeur. Mais à présent que les confidences sont dévoilées, des conclusions sont à tirer. Les Béninois peuvent donc, par eux-mêmes, se rendre compte de ce que le président Boni Yayi a fait des conseils du patriarche Kérékou. L’unité nationale, la lutte contre corruption, l’impunité, la patience du chef…Sur ces différents aspects, chaque Béninois peut se faire son opinion. Toutefois, il est à reconnaître qu’en dépit des efforts du président Yayi et de son gouvernement pour diriger suivant les enseignements de l’homme du 26 octobre, il restera toujours à redire.
Et pour cause, le Général Kérékou est unique en son genre. Demander à son successeur d’avoir son tempérament, de faire preuve de sa patience, de son courage, de son abnégation et des mêmes expériences est quasi impossible. Alors, le procès qui peut être fait à Boni Yayi suite à des confidences faites dans un double contexte de fin de mandat et d’ambiance de la présidentielle est son bilan peu satisfaisant sur la lutte contre la corruption, l’impunité, la recherche de la cohésion nationale et sur la qualité des institutions de la République. Mais, en cette veille d’une prochaine mandature à la tête de l’Etat, le plus important est que les confidences de Yayi sur ses échanges avec le Général soient tout autant valables pour le prochain locataire de la Marina.
, Angelo DOSSOUMOU
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