Le Groupement Professionnel de l’Industrie du Pétrole du Bénin (GPP-BENIN) décide d’un arrêt de travail de 72 heures dans tous les secteurs d’activités de leur groupement sur toute l’étendue du territoire national pour compter du 13 décembre à 00h, ceci au 15 décembre 2015. C’était au terme d’une assemblée générale extraordinaire tenue le mercredi 09 décembre 2015 dans la salle de conférence de la Bourse du travail à Cotonou.
Les acteurs formels du secteur pétrolier béninois regroupés au sein du collectif du Groupement Professionnel de l’Industrie du Pétrole de la République du Bénin (GPP-BENIN), du Groupement National des Revendeurs Agréés des Produits Pétroliers du Bénin (GNRAPB), du Groupement des Transporteurs des Produits Pétroliers du Bénin (GTPB), du Syndicat des Travailleurs de la SONACOP (SYNTRA- SONACOP) et du Syndicat National des Employés des Stations-services du Bénin (SYNES-BENIN) réclament la restauration d’un réel Etat de droit au Bénin. Car, ils n’entendent plus continuer à assister passivement à la mort programmée de sociétés pétrolières comme cela a été le cas avec les multinationales de référence telles que TOTAL, TEXACO et SHELL qui ont fini par quitter le Bénin. A l’origine de cette prise de position de suspension des activités pétrolières pour 72 heures, il faut relever, la décision des vendeurs de ‘’Kpayo’’ d’installer des distributeurs dits « EXPRESS STATION » pour écouler leur précieux liquide ‘’frauduleusement et illégalement importé’’ en violation flagrante de l’arrêté interministériel N°2014/025/MICPME/MERPMEDER/DC/SG/DGCI/DPCI du 1er Avril 2014 fixant les conditions d’application du décret N° 2008-614 du 22 Octobre 2008 portant modalités d’importation, de stockage et de distribution des produits pétroliers raffinés et de leurs dérivés en République du Bénin.
Complicité du gouvernement ?
Selon les pétroliers, des démarches ont été menées vers les autorités étatiques après une rencontre entre acteurs. Séance à l’issue de laquelle, une correspondance a été adressée le 27 Novembre 2015, au ministre du Commerce, de l’Energie, de l’Environnement, des Finances, de la Communication et de l’intérieur avec ampliation au Président de la République, de l’Assemblée Nationale, de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) et au Premier Ministre. « Jusqu’à présent, aucune réaction de nos autorités et face à ce silence suspect, c’est pourquoi, nous avions décidé aller en Assemblée Générale pour décider des mesures appropriées, pour amener enfin l’Etat à prendre ses responsabilités » a déploré le président du GPP-Bénin, Luc Kolimèdjè. Ses propos ont été soutenus par la motion de grève rendue publique par le secrétaire général du Syntra-Sonacop, Liamidi Ibrahim Soumanou. Placée sous la coupole de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), l’assemblée générale extraordinaire a reçu le soutien du secrétaire général, Dieudonné Lokossou qui pour sa part, a appelé à la résistance et au respect du mot d’ordre lancé. Pour lui, « la fraude ne doit pas tuer le secteur formel béninois », et mieux, ajoute-t-il, « le chômage ne doit pas conduire à l’assassinat du secteur formel ». A cet effet, il faut préciser que les conférenciers réclament un communiqué de la part du gouvernement interdisant la mise en service de ces pompes à essence frelatée sur toute l’étendue du territoire national.
Emmanuel GBETO