Le Bourget a été ce jeudi, 10 décembre, le théâtre de manifestations visant à exiger des négociateurs de la COP21, un « accord ambitieux ».
A quelques heures de la clôture de la COP21, des divergences persistent sur le prochain accord sur le climat. Malgré le travail effectué dans la nuit de mercredi à jeudi par des ministres et négociateurs sur une version « nettoyée » de 29 pages, l’accord voulu universel, « juridiquement contraignant, ambitieux, équilibré et durable » par Laurent Fabius n’est pas encore gagné. Ce jeudi, le président français François a reconnu qu’ «Il y a encore des difficultés». Les divergences persistent, et la plénière de mercredi dernier a permis de mesurer l’ampleur des désaccords persistants, notamment sur trois des sujets clé: la différenciation entre pays développés et les autres dans les efforts à fournir contre le réchauffement, l’ambition globale de l’accord et notamment quelle température retenir comme le seuil à ne pas dépasser, et bien sûr la cruciale question des financements dont doivent bénéficier les pays les plus vulnérables pour faire face aux impacts du réchauffement. Face à l’indécision qui plane à quelques heures du clap final des assises du Bourget, des activistes sont montés au créneau pour rappeler les dirigeants à leur devoir. Devant la salle de conférence du Bourget, Oxfam a appelé les dirigeants des grandes puissances à sortir de leur sommeil et passer à l’action. A l’Espace Génération Climat, plusieurs jeunes activistes ont donné de la voix pour dénoncer la destruction de l’environnement, l’emprise des multinationales, les fausses solutions et exiger une justice climatique pour tous, et notamment les plus vulnérables aux effets du dérèglement climatique. Ce jeudi soir était attendu un draft de l’accord qui doit être signé ce jour.
Des activistes s’expriment
Armelle Le Comte, Chargée de plaidoyer Climat et énergies fossiles à OXFAM France
« L’heure du réveil a sonné »
« On a des chefs d’Etats qui sont endormis, et on est là pour leur dire que l’heure du réveil a sonné. Il reste moins de 24h pour négocier un accord ambitieux à Paris et on a besoin que ces chefs d’Etats se mobilisent, appellent leurs ministres qui sont ici à pour négocier pour qu’on obtienne un accord ambitieux, et surtout un accord qui protège les populations les plus pauvres qui font face au changement climatique.»
Bintou Datt, Association Laawol diam, la voie de la paix
« Ce sont les pays riches qui décident pour les Etats africains »
« Je suis arrivée à cette COP avec l’espoir de voir quelque chose changer, de bons engagements politiques, de bonnes résolutions être prises. Malheureusement tel n’est pas le cas. Ce que nous attendions de cette COP est loin d’être gagné. On ne compte quand même pas fermer nos bouches. Nous allons réaffirmer nos engagements et dire les choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Ça me frustre de voir la question de l’eau reléguée au second plan. Ce sont les pays riches qui décident pour les Etats africains. La responsabilité des dirigeants africains est lourde. Ils ne mettent pas en avant l’intérêt des populations et face aux grandes puissances ils restent bouche bée. »
Flore S. NOBIME (encoyée spéciale à Paris)