Plus de doute. Les stations services sont en grève depuis hier. Durant 72 heures, les pompes seront à sec. Même si les Béninois sont habitués à la « sécheresse » qui sévit depuis un certain temps de l’autre côté des stations Sonacop, ils seront cette fois-ci privés des services des stations privées. A travers cette grève, le Groupement professionnel de l’industrie du Pétrole du Bénin (Gpp-Bénin), dénonce la promotion des mini stations mobiles accordées aux acteurs du secteur de l’informel. « Ce n’est pas nouveau, mais ils ont innové. Désormais, ils veulent mettre en place de mini stations express mobiles tandis que nous en tant que agréés, le ministère de l’énergie nous a intimé l’ordre d’avoir tous nos stocks d’essences enfouis. Ces mini stations viennent non seulement pour vendre de l’essence, mais commenceront aussi par vendre du gasoil », a expliqué Luc Kolimèdjè , Président du Groupement professionnel de l’industrie du Pétrole du Bénin. À travers ses explications, Luc Kolimèdjè proteste contre la concurrence déloyale à laquelle fera désormais face le secteur formel. A l’en croire, toutes les voies officielles ont été empruntées pour se faire entendre mais aucune satisfaction n’a été notée. « Nous avons saisi les ministres du commerce, de l’énergie, de l’environnement, des finances, de la communication et de l’intérieur avec ampliation au Président de la République, de l’Assemblée Nationale, de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) et toutes autorités compétentes pour dire "trop c’est trop". Mais on constate que rien n’est fait. Donc, nous ne pouvons qu’aller en grève pour nous faire entendre », a-t-il expliqué. Selon ses propos, même l’aéroport ne sera pas épargné par cette grève. Les avions seront donc privés de kérosène. « L’essence de la contrebande peut servir tout, mais ne peut pas servir les avions », a précisé le président Gpp-Bénin. Avis donc aux compagnies aériennes qui fréquenteront l’aéroport international cardinal Bernardin Gantin de Cotonou pendant ces 72 heures que durera ce mouvement de débrayage.
Isac A. YAÏ