Le scrutin électoral de la présidentielle de février 2016 s’annonce avec tous ses enjeux. L’Union fait la Nation, coalition politique de l’opposition au régime en place, peine toujours à désigner le candidat qui portera ses couleurs pour ce rendez-vous quinquennal. Dans cet ennui presque insupportable pour les militants, les candidats en lice pour cette candidature unique se livrent une bataille médiatique à nulle autre pareil.
« Eric HOUNDETE désigné candidat unique de l’UN » ; « Le rêve de Emmanuel GOLOU brisé à jamais » ; patati patata. Ce sont là quelques titres mirifiques utilisés par certains médias nationaux la semaine écoulée pour, prétendent-ils, influencer le choix des responsables des partis politiques qui composent la conférence des présidents de l’UN en charge de la désignation du candidat unique. Mais au fond, rien à mettre sous les dents de ce côté à en croire les dernières déclarations du président de cette coalition politique, Bruno AMOUSSOU en fin de semaine. Les dirigeants sont certes en conclave mais aucune fumée blanche n’est encore sortie afin que l’on proclame « habemos candidato ».
L’Union fait la Nation, selon les observateurs avertis de la vie politique au Bénin, éprouve un grand ennui en ce qui concerne la désignation de son candidat. Bruno AMOUSSOU a le dos au mur et toute la conférence semble se retrouver dans un labyrinthe infernal qui pourrait, à défaut d’un éclaireur ou l’arrivée hasardeuse d’un sauveur, sonner le glas de cette union qui est plongée dans un chaos politique total depuis le lendemain du KO de la présidentielle de 2011. Même si certains acteurs ont tenté, tant bien que mal, de sauver ce qui pourrait être encore sauvé dans cette coalition, la plaie trop béante « a tout simplement refusé de se cicatriser ». Et c’est cette guéguerre qui ronge cette alliance politique depuis lors.
Il est de notoriété de tous qu’il existe une certaine dissension entre les deux concurrents qui se sont lancés dans cette course de la candidature unique de l’Union fait la Nation. Eric HOUNDETE et Emmanuel GOLOU ruminent depuis fort longtemps un différend et comme cela ne suffisait pas, se retrouvent les seuls à disputer de ce fauteuil de candidature unique. Personne ne veut lâcher prise dans cette affaire. D’ailleurs, toutes leurs sorties fortement médiatisées en témoignent. Ils sont tous sur le terrain dans l’étoffe d’un candidat à la présidentielle et non à la candidature unique de l’UN. Et cela ne pourrait en être même autrement quand on sait que les militants n’auront qu’à constater le choix des présidents qui composent la conférence des présidents de l’UN. Alors, la première erreur de Bruno AMOUSSOU aurait été d’ordonner les deux à aller se faire connaître sur le terrain. Aujourd’hui, l’espace trop restreint dans lequel naviguent ces acteurs ne favorise plus un come-back.
Connaissant les politiciens béninois de stratèges bons teints, lancer des ballons d’essai dans l’opinion publique avec la nouvelle d’une certaine désignation de candidat unique n’est du tout pas exclu. A qui profiterait donc ce coup propagandiste ? Si c’est en faveur de l’homme cité comme désigné, alors, ils ont tiré à terre. Puisque cette communication lui fait plus de mal qu’elle lui en fait de bien. Selon certains Béninois rencontrés, l’acte pourrait même provenir des acteurs au plus haut niveau de l’appareil UN. « Ils ont déjà choisi Emmanuel GOLOU et veulent nous faire croire autre chose. C’est un jeu », n’a pas hésité à déclarer un sympathisant du jeune candidat Eric HOUNDETE. De toute vraisemblance, l’Union fait la Nation joue ses dernières cartes et pourrait échouer si le joueur ne calcule pas bien en lançant dans l’euphorie le joker. Le suspense dure déjà de trop et plus les jours s’égrènent et qu’on s’approche de la date fatidique de la présidentielle du 28 février 2016, plus l’étau serait entrain de se resserrer autour de cette coalition politique. A l’allure où vont les choses, soit, l’UN va à cette échéance électorale avec deux candidats ou au pire des cas, décidera de porter son choix sur un autre candidat, un outsider, pour ce scrutin électoral.
Rédigé par Josaphat DAH-BOLINON