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Affairisme dans les vaccinations du Hadj 2013: Le Ministère de la santé doit prendre ses responsabilités
Publié le vendredi 27 septembre 2013   |  L`événement Précis


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© Autre presse par DR
Le ministre de la Santé, le Pr Dorothée Kindé Gazard


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La période du hadj est pour certaines personnes l’occasion d’en rajouter aux peines des candidats au Hadj. C’est le cas des structures décentralisées du ministère de la santé, notamment celles qui s’occupent de la vaccination des pèlerins.

Trop, c’est trop. Payer 23 000 francs cfa, au lieu de 8000 francs cfa, soit un écart de 25 000 francs cfa. Voilà le traitement auquel on soumet les candidats au pèlerinage cette année. C’est clair. Des agents indélicats ternissent l’image du ministère de la santé. Et pourtant, dans une interview exclusive qu’il nous a accordée, Dr Yorou Chabi Orou Bagou, Directeur national de la santé publique est formel : « Le ministère de la santé n’a jamais demandé à un candidat au pèlerinage de payer 23 000 francs », tranche le médecin, par ailleurs membre de l’équipe technique d’organisation du Hadj. Et d’ajouter : « Les principales vaccinations concernent trois pathologies et leurs coûts sont précisés dans une note de service signé du ministre de la santé. Il s’agit du vaccin contre le fièvre typhoïde qui coûte 2 500 francs cfa, contre la fièvre jaune 3000 francs cfa, et contre la méningite W 135 qui coûte 2 500 francs, soit au total 8 000 francs cfa », détaille Dr Yorou Chabi. Il est également prévu pour les enfants de moins de deux ans un vaccin contre la poliomyélite. Ce dernier est gratuit. Le bilan de santé permet de notifier à l’encadrement médical les différentes pathologies de chaque pèlerin en vue d’une meilleure prise en charge en cas de besoin. Cependant, cela constitue un prétexte pour gruger les candidats au pèlerinage. D’autant qu’on leur demande, même s’ils n’en ont pas besoin des examens inutiles. Rien que pour les faire dépenser.



Un réseau de rançonnement et de vaccinations inutiles

Les raisons des dysfonctionnements se trouvent dans la non mise en application d’une note circulaire du ministère de la santé qui précise les vaccinations à faire au pèlerin. M. Susika (un nom d’emprunt pour le témoin qui a requis l’anonymat) a payé 19 200 francs hier au Centre Médico-social qui se situe non loin de l’HOMEL(Hôpital de la mère et de l’enfant- Lagune) de Gbogbanou (Cotonou). Il précise : «J’avais mon carnet de vaccination dans lequel les agents ont constaté que j’avais déjà été vacciné contre la fièvre typhoïde. Ils ne m’ont donc pas fait reprendre ces vaccinations. Ils m’ont vacciné contre le pneumocoque et vazzygrippe à 16 500francs, et contre la fièvre typhoïde à 2500 francs. Le prix de la seringue, c’est 200 francs, soit 19 200 francs. Je dois préciser qu’une dame était passée avant moi. Elle a payé 23 000 francs parce qu’on lui a ajouté un autre vaccin », témoigne Susika. Quelqu’un qui a de l’expérience dans le domaine nous a confié que de tels dérapages ne sauraient être possibles sans la complicité de certains convoyeurs. Ce que confirme Dr Yorou Chabi. « Les vaccinations contre le pneumocoque et vazzygrippe sont inutiles, d’autant que ces virus ont disparu au plan mondial. Personne ne fait plus ces genres de vaccination. Au début, nous avions positionné pour tout le Béni seulement 600 vaccins pour ces pathologies. Le nombre total de pèlerin attendu cette année est de 3 200. Comment comprendre qu’à Parakou où on n’avait envoyé que 200 vaccins, les gens continuent à recevoir des vaccins dont on ignore la nature », s’indigne le Directeur national de la santé publique. Et de conclure : « des candidats au pèlerinage reçoivent certainement autre chose que les vaccins qu’on prétend leur faire ». Le ministère de la santé a distribué sur toute l’étendue du territoire 5000 livrets. Les conditions particulièrement difficiles qu’ont vécues les pèlerins de l’année 2011 obligent à prendre des mesures en vue d’éventuelles sanctions contre les agents de santé et leurs complices qui arnaquent les candidats au pèlerinage. Il faut dénoncer la complaisance des responsables du ministère de la santé qui regardent faire sans rien dire.

Djibril BOUSSOU (Coll.)

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