Née le 6 août 1972 à Parakou, l’artiste Zouley Sangaré, environ deux ans après son tout dernier album baptisé « Seul », est retrouvée morte, seule dans sa maison à Godomey, quartier Atrokpocodji. C’était dans la nuit du jeudi 14 février dernier aux environs de 23 heures grâce à ses voisins qui, envahis par une odeur nauséabonde ont dû alerter la gendarmerie de Godomey. Celle-ci s’est dépêchée sur les lieux pour faire les constatations. Le lendemain, vendredi 15 février 2013 aux environs de midi, sous l’escorte de la gendarmerie et de la Police nationale avec une forte mobilisation des artistes soutenus par le Ministre de la culture, Jean-Michel Abimbola, elle a été inhumée au cimetière musulman de la localité.
Ses dernières confidences à ses proches
Zouley, dans les ultimes moments de sa vie s’est confiée à ses proches. C’est le cas, par exemple, du sieur Moumouni Mama Abdel-Madydou. Revendeur de véhicules, c’est un ami d’enfance de Zouley Sangaré. Il est d’ailleurs celui-là que l’artiste appelle pour résoudre ses soucis de déplacement. La preuve, Moumouni Mama Abdel Madydou affirme être celui-là même qui a vendu le véhicule « Passat » que l’artiste utilisait avant son décès jeudi dernier. Selon ses propos, en effet, il a échangé avec Zouley au téléphone le samedi 9 février dernier, c’est-à-dire six jours seulement avant sa mort. Avec lui, les sujets de discussion habituels n’ont pas changé. Il était donc question de véhicule. Mais cette fois-ci, elle veut bien vendre cette voiture. « Quand elle m’a appelé, elle m’a confié qu’elle veut revendre la voiture que je lui ai vendue. Elle voulait donc que je lui trouve de preneur », nous a confié Moumouni Mama Abdel Madydou. Et pour quelles raisons Zouley voulait-elle revendre son véhicule ? Son homme de main en la matière s’explique : « Selon ce qu’elle m’a dit, c’est qu’elle voulait en acheter une autre», affirme-t-il. Se sont-ils rencontrés pour harmoniser leurs points de vue sur le prix de vente du véhicule ? Non. « Lorsqu’elle m’a dit ça, Je l’ai rassurée que je vais réfléchir à cela et que le lundi, je lui rendrai compte de mes réflexions. Mais le lundi, je ne l’ai pas appelée. Et malheureusement, le vendredi matin, moins d’une semaine après qu’on s’est parlé, on est venu m’annoncer son décès », confie Moumouni, au bord des larmes. Mais Moumouni n’est pas le seul que Zouley fréquente régulièrement. Parmi ses proches, figure également l’artiste Ekman Tansy. Une semaine avant sa mort, elle a aussi échangé avec celui-ci. En fait, les deux ont fait les bancs ensemble tant à N’dali qu’à Parakou. Pendant environ 17 minutes, en effet, elle a discuté avec Ekman Tansy le dimanche 10 février dernier.
Des discussions, Ekman Tansy dit retenir globalement un découragement chez Zouley, une véritable dépression morale. « Elle m’a surtout confié son découragement et des préoccupations personnelles. Tout le temps, j’ai essayé de lui remonter le moral », a révélé Ekman Tansy avant de conclure : « Autrement dit, elle était moralement malade. Mais physiquement non ». Mais, qu’est-ce qui a si tant affecté l’artiste ? La réponse à cette interrogation, ni Ekman Tansy, ni Moumouni ne sont pas prêts à nous la donner. Mais un autre très proche ami de la vedette décédée qui a requis l’anonymat nous a tout dit. Lui, il est l’un des managers d’artistes les mieux connus au Bénin. Selon ses propos, Zouley avait réellement des problèmes de cœur.
« La dernière fois quand elle m’a appelé, j’étais à Parakou. Cela remonte au début février 2013. Elle m’a fait part de ce que sa vie ne servait à rien puisqu’elle dit n’avoir ni mari, ni enfant pour vivre une véritable vie de famille épanouie. Moi, j’ai essayé de lui faire comprendre que pour mieux vivre, on n’a pas besoin d’avoir nécessairement des enfants et qu’elle peut en adopter et les élever comme ses propres enfants », a dévoilé ce proche collaborateur de l’artiste. Mais apparemment, Zouley n’a pas que des ennuis sentimentaux. Selon ce manager, véritable ami de l’artiste, elle a également quelques soucis physiques. « En décembre dernier, le second pied sur lequel elle s’appuie pour marcher a failli être paralysé. Elle a dû aller se faire soigner à la clinique d’Atinkanmè avant de pouvoir recouvrer un temps soit peu l’usage de cette jambe qui lui permet de marcher », nous a confié ce proche collaborateur de l’artiste.