Le Bénin apporte une caution forte au débat sur le climat en implantant dans la commune d’Abomey-Calavi, à quelques mètres de son plus grand centre universitaire, la première institution d’enseignement dévouée exclusivement aux énergies renouvelables. Vendredi 11 décembre, en marge du démarrage des travaux de sa première réunion du Conseil scientifique pédagogique, l’Ecole supérieure des métiers des énergies renouvelables (ESMER) s’est dévoilée au public.
Des visionnaires. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier les fondateurs de l’Ecole supérieure des métiers des énergies renouvelables (ESMER) implantée dans la commune d’Abomey-Calavi et qui se veut l’un des tous premiers centres d’enseignement de ces matières au Bénin et dans la sous-région. Désormais, grâce à elle, on peut devenir titulaire d’un Brevet de technicien supérieur (BTS) en génie électrique et informatique industrielle, électronique, réalisation, utilisation, maintenance des équipements électriques, fluides énergie… Des licences professionnelles sont disponibles en génie électrique et énergies renouvelables, en génie énergétique et développement durable, en génie frigorifique, climatisation et énergies renouvelables. ESMER propose aussi des Master dans de nombreuses filières liées à ses formations de prédilection.
En attendant l’ouverture prochaine de ce centre de formation avec la particularité qu’elle produira sa propre consommation électrique à partir des énergies renouvelables, la première réunion du Comité scientifique et pédagogique, prélude indispensable à toutes activités académiques s’est tenue vendredi 11 décembre dernier. Une initiative particulièrement saluée par le premier adjoint au maire de la commune hôte, Victor Adimi pour qui, « cette école vient combler un vide… et permet aux dirigeants de réorienter les choix énergétiques pour la survie de l’humanité». Le représentant du ministère en charge de l’Enseignement supérieur, le professeur Dodji Amouzouvi voit à travers l’avènement de l’ESMER une solution aux défis de la disponibilité et de l’accessibilité des énergies renouvelables. «Il urge que des décisions courageuses soient prises pour permettre au secteur de l’énergie de jouer pleinement son rôle», suggère-t-il. En lien avec la COP21 qui se tenait à Paris, celui-ci a salué la pertinence de cette initiative privée «susceptible de provoquer de profonds changements qualitatifs dans notre système éducatif».
Ces mots d’encouragement ont été reçus avec satisfaction par les formateurs de l’ESMER venus entre autres de la France, de l’Autriche, de l’Algérie, du Cameroun, de l’Afrique du Sud, du Ghana, du Burkina Faso. Et c’est en leur nom que le professeur Yao Azoumah, président du comité scientifique reconnaît que c’est un «beau projet et une belle réflexion» que d’avoir pensé une telle école, rendant ainsi hommage à son fondateur, Félix Ebo. Lequel, absent, a fait porter son message par Codjo Bertin Djaïto?
Josué F. MEHOUENOU