Le Premier ministre a tenté de se défendre face aux commentaires infamants portant sur son statut de Béninois de l’extérieur. Lionel Zinsou a su exploiter hier lundi une occasion offerte par des amis banquiers.
Il fait objet d’attaques depuis peu sur la scène politique nationale. Ses adversaires l’accusent de maitriser peu les réalités du Bénin. Pour eux, le Franco-béninois Lionel Zinsou «est plus tourné vers la France». Son statut de Béninois de l’extérieur constitue pour lui, à les écouter, un gros handicap dans la course à la Marina. Mais ce lundi, le Premier ministre a essayé de leur rabattre le caquet. Indirectement. Dans un speech improvisé face à une assistance faite essentiellement d’acteurs des finances, le candidat désigné des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pour 2016 montrera qu’il n’existe pas de Béninois de l’extérieur. «Il y a des Béninois de l’extérieur que je trouve plus intérieurs même s’ils sont à l’extérieur. Les Béninois de l’extérieur sont très présents à intérieur surtout avec les nouvelles technologies de l’information. On est en communication avec tout le monde à l’intérieur… On est à l’intérieur de nos familles au Bénin même quand on est à l’extérieur», a-t-il martelé. Selon lui, les Béninois de la diaspora sont « fidèles, loyaux et bien informés». Lionel Zinsou vantera également les atouts des Béninois vivant à l’extérieur : « Les Béninois sont des porteurs de nos valeurs vers le monde».
Du haut de ses deux mètres, Lionel Zinsou qui dominait l’assistance a impressionné par son discours. L’Agrégé de Sciences économiques et sociales a donné un cours d’économie ce lundi. Il a montré l’importance de l’immobilier dans l’économie et demandé que ce secteur soit professionnalisé. Le Premier ministre qui avait une garde rapprochée plutôt bruyante et envahissante, a soutenu que l’immobilier et d’autres secteurs comme l’agriculture doivent être financés pour encourager le décollage économique. Il a précisé qu’il faut au Bénin un plan d’urbanisation plus construit et plus dynamique. Ce sont de réelles préoccupations qui devront être examinées par le prochain Premier ministre, a-t-il indiqué. Dans le public, beaucoup ont été convaincus par le discours du présidentiable. « Avec sa force de persuasion et ses propositions, il finira par gagner le cœur des indécis», a lâché un participant. Mais un autre, lui critique, jure qu’il lui en faut davantage pour séduire l’électeur.
A.S.