L’helvétique confédération a, au moins une fois, troqué avec générosité, sa prudence légendaire contre l’ingénieuse maîtrise de certains journalistes d’investigation des réseaux sociaux de notre terre bénie du Bénin pour leur offrir la primeur d’une formidable information qui déterminera (on l’espère pour eux) l’élection présidentielle du 28 février 2016.
Le trophée dont le « parquet » suisse prive la diffusion aux organes de presse ainsi qu’aux chroniqueurs judiciaires de ce pays est, on l’imagine, d’une importance déterminante pour le développement du Bénin et son ancrage, par le changement et la refondation, dans la perpétuelle émergence.
Surtout que ce « trophée » apparaît comme le résultat de la sainte mais non moins vengeresse justice que réclame l’Etat Béninois au profit d’une société suisse qui sait si mal se défendre…
Surtout que la bienheureuse justice « helvétique » rendra des décisions que le vertueux gouvernement du Bénin exécutera spontanément, sans nulle contestation, le cas ne devant pas être connu par la galleuse justice béninoise dont on n’exécutera jamais les décisions tant qu’on a le pouvoir, par soi-même ou par personne bien imposée, du reste interposée.
Ce trophée s’appelle Talon il est vrai et laisse éclore toutes les pulsions qui dégénèrent bien souvent en confusion.
Pourquoi attendre alors une convocation ou en établir la preuve avant d’avoir la certitude d’une « mise en examen » ?
Pourquoi attendre même un mandat quelconque ou en établir la preuve ?
Pour quelle (s) raison (s) s’astreindre à l’inutile déontologie ?
Une atteinte si gratuite n’a point besoin d’étreinte si formaliste.
Heureusement, l’helvétique considération ne fait pas mentir la sagesse universelle : C’est contre l’arbre qui porte des fruits murs que l’on jette la pierre même si l’on finit par y chercher après tant d’errements quelque ombrage.
Par Paul Arnaud DEGUENON