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Sortie de livre et déclaration de Richard Sènou : Pleins feux sur les scandales du régime Yayi
Publié le vendredi 18 decembre 2015  |  La Presse du Jour
Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni




Deux événements importants se sont produits dans la journée d’hier, jeudi 17 décembre 2015 à Cotonou. L’un dans la matinée. Et l’autre dans l’après-midi. Mais à tous ces deux rendez-vous, le sujet était presque le même : la gouvernance chaotique du régime Yayi de 2006 jusqu’à ce jour. En réalité, les auteurs du livre «Les dossiers de la République» et le ministre Richard Sènou sont revenus sur les gros scandales qui caractérisent désormais le régime du Changement.
Et c’est l’ancien ministre de Boni Yayi qui a lancé la charge sur la gestion du régime du changement de 2006 jusqu’à ce jour. Dans une déclaration face à la presse, Richard Sènou a tiré à boulets rouges sur Yayi et décrié la candidature de Lionel Zinsou. «Les Béninois avaient massivement voté pour le changement. Mais, ils ont eu droit à une politique dite d’émergence et de refondation qui n’a fait qu’enfoncer le pays dans un marasme économique profond, et un malaise social sans précédent. Nous avons assisté à une gestion du pouvoir caractérisée par les conflits permanents entre l’Exécutif et diverses institutions, corporations et individus dans notre pays. Au lieu d’avoir eu droit au changement, le peuple béninois a eu droit à un culte de la personnalité sans précédent, accompagné d’un niveau de corruption, de gabegie, de clientélisme, de concussion, du plus haut sommet de l’Etat jusqu’aux arcanes de la plus petite portion de pouvoir au sein de notre administration. La corruption est érigée donc en système de gouvernement. Point n’est besoin de rappeler les dossiers Censad, Icc Services et Consorts, Sonacop, Sbee et autres…, l’hypocrisie politique d’un pouvoir mafieux qui consiste à instrumentaliser la jeunesse (…)». L’ancien ministre Richard Sènou n’a pas été du tout du dos de la cuillère pour peindre en noir la gestion sous le règne de Yayi. Le livre «Les dossiers de la République» non plus. Là surtout, les auteurs, les journalistes François Koffi Awoudo et Wilfrid Hervé Adoun, ont concrètement mis à nu ce que beaucoup retiendront du passage de Yayi à la tête du pays. La parution du livre préfacé par le Pr Joël Aïvo est voulue pour cette période de précampagne pour la présidentielle de 2016 pour laquelle une multitude de candidats s’annoncent. C’est une parution planifiée, révèlent les auteurs du livre. Le but étant qu’il serve de support aux débats à quelques semaines du premier tour de la présidentielle. Et comme le titre l’indique déjà, le livre parle des dossiers de la République. Il traite de la petite et de la méga corruption ayant entrainé des scandales de dizaines de milliards : Les dossiers Cen-Sad, la Cnss qui a engendré la perte de trois milliards à cause de la pratique d’un de ses directeurs généraux ; les relations incestueuses entre les banques et des responsables de l’Etat pour mettre sous boisseau des chiffres ; Icc Services, une grosse histoire d’escroquerie ; la centrale de Maria-Gléta qui aura coûté 45 milliards pour rien. Le livre évoque aussi les dossiers relatifs à l’avion présidentiel qui ne vole pas et qui aura coûté très cher au contribuable béninois ; le siège du parlement qui, selon les deux journalistes, est une faillite de l’Etat, une connivence des acteurs pour jeter les milliards dans la lagune de Porto-Novo. La lecture du livre permettra d’en savoir davantage sur le scandale du siège de la Ccib, celui du Pvi, l’extension de la couverture de l’Ortb, la Sobemap, la gestion des élections, la Lépi et les recrutements des agents permanents de l’Etat et agents contractuels de l’Etat sur fond de corruption. La liste des dossiers n’est pas exhaustive mais ceux-ci auront contribué à appauvrir davantage le Béninois qui attendait le salut avec le changement. Toute chose qui amène l’ancien collaborateur de Yayi, Richard Sènou, à demander le changement radical de cap à partir du 6 avril prochain.
Jean-Marie Sèdolo
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