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Mort d`un prévenu sous la torture d`un policier
Publié le vendredi 18 decembre 2015  |  24 heures au Bénin
Macaron
© Autre presse par DR
Macaron de la police




Depuis quelques heures, la police béninoise est pointée du doigt dans une scène de crime. Le cas présent est lié à la bastonnade d’un détenu par un policier jusqu’à ce que mort s’en suive. L’équipe de notre rédaction vous propose le résumé des faits.


Que s’est-il réellement passé ?


Tout est parti d’une plainte d’abus de confiance (une dette) déposée contre un individu au commissariat le vendredi 4 Décembre 2015. Selon les informations recoupées, le débiteur Osseni Ibrahim devait 4000 Nairas soit 12.000F CFA à un de ses collègues de chantier au Nigéria. Mais lors de la formulation de la plainte, le créancier aura mal formulé sa plainte. Ainsi au lieu de 4 mille Nairas, les policiers auraient entendu 4 millions de Nairas, ce qui donnait une somme d’environ 12 millions de f CFA. Sur ces déclarations du créancier, des éléments ont été envoyés au domicile du débiteur au fin de le conduire au commissariat. Mais sur les lieux, le sieur Osseni Ibrahim s’est battu quelques minutes avec les policiers avant que ces derniers ne parviennent à le maîtriser pour le conduire à la brigade criminelle de la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) située à Agblangandan.


Dans leur rapport, ces policiers ont fait cas de la résistance du prévenu et des actes d’outrage dont il a fait montre face aux hommes en uniformes en mission commandée. Une situation qui a été déplorée par le commissaire chargé du dossier, lors de la visite des parents du prévenu à la Dcpj. Au cours de cette visite, un des responsables de la Dcpj a clairement déclaré aux parents du prévenu débiteur que << Même s’ils payaient les dettes de leur fils, ce dernier devra faire un corps-à-corps (bagarre) avec le policier auquel il s’est attaqué lors de l’intervention à son domicile, avant une quelconque mise en liberté>>.


Ces déclarations du responsable de la Dcpj aurait été faite le samedi 5 Décembre 2015. Mais contre toute attente, le dimanche 6 décembre, le policier humilié par le prévenu Osseni Ibrahim a profité de l’absence de son chef hiérarchique, pour sortir le prévenu de sa cellule.


Animé par la vengeance, il a sérieusement bastonné, et ce, jusqu’à sang, le prévenu avec sa matraque. Tout ceci s’est déroulé à la Dcpj alors que le prévenu était toujours en menotte. Lors de la visite des parents le dimanche soir, ils ont non seulement remarqué que leur fils était dans un état comateux, mais qu’il baignait aussi dans du sang et éprouvait du mal à s’exprimer. << Quand on l’a vu, à peine il répétait sans cesse : Papa ils m’ont tué, papa ils m’ont tué… » a déclaré un membre de la famille.


Dans cette situation, les parents ont demandé de leur accorder la possibilité de conduire leur fils (le détenu) à l’hôpital, mais le policier (tabasseur) a répondu par la négation prétextant qu’étant seul au poste, qu’il ne pouvait les accompagner et que d’ailleurs la décision d’autorisation ne relevait pas de son ressort. Il aurait fallu l’autorisation du procureur de la république le lundi 7 Décembre pour que le prévenu soit conduit à l’hôpital. Mais c’était trop tard. Le mardi 15 Décembre dernier, Osseni Ibrahim a succombé au CNHU de Cotonou, des suites des nombreux coups de matraques qu’il a reçus le dimanche 6 Décembre 2015 lors de son "corps-à-corps" avec le policier, soit 11 jours plus tard après la bastonnade. Il faut souligner que la victime est un proche parent d’une haute personnalité béninoise, ce qui n’arrangera pas les affaires du policier tueur.


Amir NABIL
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