La Mission du salut en Christ inspirée pour une œuvre nouvelle (Miscion) a organisé, samedi 19 décembre à Cotonou, une conférence chrétienne pour la promotion de la paix. A l’occasion, plusieurs écueils à la paix ont été identifiés et discutés avec en toile de fond la lutte contre la corruption. Les critères pour opérer le choix du prochain président de la République se sont aussi invités dans les échanges.
La promotion de la paix comme instrument de développement du Bénin et d’émancipation du peuple de Dieu et de la population en général. C’est toute la philosophie qui a conduit à l’organisation, samedi 19 décembre, par la Mission du salut en Christ inspirée pour une œuvre nouvelle (Miscion) d’une conférence chrétienne pour la promotion de la paix. «Sauvons le Bénin». C’est autour de ce thème que la Miscion, une église dont la vision est non seulement de propager la bonne nouvelle du Christ, mais aussi de concourir à bâtir des hommes et des femmes intègres pour les nations a rassemblé des hommes d’églises, des acteurs sociaux, politiques et économiques, des personnalités de divers ordres pour échanger.
«Tout le monde s’accorde à reconnaître que le développement des nations requiert des ressources humaines techniquement compétentes mais surtout intègres ayant le sens de la responsabilité et de l’équité…», introduit Clémence Akondé Sagbohan, cadre du ministère des Finances à la retraite, une des responsables de l’église. Selon elle, la question est plus spirituelle que technique et politique, et, «l’enjeu de la prochaine élection présidentielle interpelle toutes les composantes de la nation et l’église en particulier en tant qu’actrice majeure de la paix». Se fondant alors sur Jérémie chapitre 29, verset 7 qui stipule que «Notre paix dépend de celle de la nation où nous sommes», elle déduit l’immensité du rôle de l’église, prioritairement la sienne, qui, sans vouloir s’ériger en donneur de leçons, et tout en respectant la laïcité de l’Etat, voudrait saisir son rôle et la jouer.
La Miscion s’engage
L’église, poursuit-elle, en tant qu’entité d’ordre moral ne saurait rester indifférente à l’un des terreaux d’une telle situation, notamment la corruption. «Si nous voulons sauver le Bénin, nous avons l’obligation de le délivrer de la corruption», persiste Clémence Akondé Sagbohan. Mais avant d’en arriver là, il faudra en amont, gagner le pari de l’édification de la paix, estime le pasteur Paul Houénou, fondateur de la Miscion et initiateur de cette conférence dont le but est d’«attirer l’attention de notre nation sur la situation sociale marquée par un environnement caractérisé par la dégénérescence des valeurs éthiques et la primauté de l’argent». Dans son intervention, celui-ci a rappelé des pensées fortes de certaines hautes personnalités comme les regrettés Isidore de Souza et Mathieu Kérékou relativement à la paix. «Il faut arrêter la grande cause des guerres et des crises qu’est la corruption», suggère l’orateur pour qui, «face à sa propension, il est temps que nous qui aimions cette nation cherchons à apporter une solution radicale à cette pandémie qui détruit les nations».
Cadre technique invité à entretenir le public, Narcisse Kouton se fondant sur les études de certaines statistiques rappelle que neuf Béninois sur dix ont été déjà victimes de la corruption, 55% des victimes l’ont été au moins une fois par an et au nombre des services concernés, la douane vient en tête, puis dela police et la gendarmerie. Suivent les marchés publics, la justice et les impôts. Cette présentation a suscité la réaction de certaines personnalités comme le scientifique Albert Gandonou, le député Paulin Gbénou, l’ancien ministre Nestor Dako. Puis, vint l’instant d’exhortation de l’initiateur de la conférence, le pasteur Paul Houénou, qui, d’entrée, martèle que «L’argent devient l’idole, le dieu des Béninois. C’est tout le Bénin entier qui est atteint». Comment l’arrêter alors le phénomène ? A ce sujet, l’homme de Dieu propose des «solutions rationnelles générales» et des « solutions particulières de l’église». Cette deuxième vague de solutions devrait suffire à endiguer le mal, pense-t-il, invitant «les cadres chrétiens à rester intègres, à aider la nation… et à prêcher par l’exemple». Pour ce qui est de la présidentielle de 2016, il est formel sur le fait que l’argent y prend une place prépondérante, souhaitant alors que les électeurs fassent la part des choses et le bon choix sans céder aucunement à son influence. «Pour un Bénin nouveau, je veux la paix, je vote pour celui qui me donnera la paix. On ne m’achète pas… Laissez-moi libre». Ce sont là, quelques messages forts partagés avec les participants à cette conférence chrétienne.
Josué F. MEHOUENOU