C’est désormais une évidence que le candidat unique des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pour le rendez-vous du 28 février 2016 est Lionel Zinsou. En début de week-end dernier, cela a été rendu officiel en présence de nombre de leaders de l’Alliance. Il y a donc lieu pour les Béninois de prendre en compte cette réalité et de faire en sorte que le coup de force en préparation contre le peuple par Yayi à travers ce choix doit être déjoué.
Tout sauf Lionel Zinsou ! Tel doit être désormais le slogan des Béninois qui ont à cœur de sauver notre démocratie. Dans les écoles, les centres de formation, les marchés du Bénin, partout, il est question d’attirer l’attention des populations sur la menace qui pèse sur notre démocratie. Cette menace, c’est bien la candidature de Lionel Zinsou. Il s’agit d’une candidature de vengeance. Yayi veut, en réalité, se venger contre le Bénin parce qu’on ne lui a pas permis de réaliser ce que certains de ses collègues ont fait sans grande difficulté à savoir la révision de la Constitution. Vous ne voulez pas que je continue ; mais vous me verrez autrement. De quoi s’agit-il ? Il y a que Lionel Zinsou, quelles que soient les qualités qui lui sont reconnues, est complètement en déphasage avec les réalités du Bénin. Ce n’est pas sa faute, mais c’est évident qu’il ne connait pas véritablement le pays qu’il souhaite diriger. Conséquence : il voudra faire comme en France et le résultat ne sera que mauvais. Lionel Zinsou ne sait rien des réalités de nos marchés, de nos écoles, de nos universités, de nos centres de santé…Des secteurs qui, tout bilan fait, révèlent un échec total de Yayi. Le Béninois n’a aucune sécurité sanitaire aujourd’hui. L’Etat ne forme plus de spécialistes si bien que le peu qui existe préfère travailler dans des cabinets privés que dans nos hôpitaux. Ce qui se passe à ce niveau est criminel et Lionel Zinsou n’est pas indiqué pour ce combat. Pour ce qui est du tissu économique, Lionel Zinsou symbolise la disparition des opérateurs économiques locaux au profit de ceux de la France. Les Ajavon, Talon et Adéoti seront les premières victimes du nouveau système que Yayi veut mettre en place. Enfin, c’est une sorte de recolonisation du Bénin qui se prépare les mois à venir. Pourquoi tout cela ? Parce que Yayi a pris conscience de ce que ses deux mandats ont été un échec pour le pays. Régionalisme à outrance perceptible. Recrutement partisan sur fond de régionalisme. Menace ouverte sur les opposants. Tentative de musellement de la presse. Main mise sur les institutions de contre-pouvoir. Harcèlement fiscal, chantage. Corruption galopante. Autant de plaies qui doivent obliger les Béninois à voter contre toute candidature suscitée par Yayi. Il est question aujourd’hui de faire en sorte que le système Yayi soit totalement mis entre parenthèses. Un système qui ne tient compte d’aucune norme, d’aucune orthodoxie et qui n’est basé que sur des humeurs et des considérations partisanes.
Des preuves du complot qui s’organise
Yayi veut en fait continuer par diriger le Bénin alors qu’il ne sera plus président de la République à partir du 06 avril 2016. Le 3è mandat qu’il n’a pu obtenir à cause de hautes luttes politiques et sociales, il compte l’avoir avec Lionel Zinsou. Des faits évidents de l’investiture de Lionel Zinsou en début de week-end dernier amènent à penser à cela. Dans ses propos à l’assistance, la langue du Chef de l’Etat l’a sans doute trahi. «Boni Yayi a surtout rassuré les Béninois qu’il n’abandonnera jamais le pays et s’attacher à accompagner le prochain président de la République pour le succès du Bénin», peut-on lire dans le compte rendu de l’investiture fait par le service presse de la Marina. Et Yayi ne peut le faire qu’avec son dauphin, Lionel Zinsou. Ce dernier a d’ailleurs déjà fait allégeance au «roi». Lionel Zinsou s’est presque prosterné devant Yayi lors de la cérémonie comme le prouve la présente photo illustrative. Dans ces conditions, comment le futur président du Bénin, comme le veut le régime au pouvoir, pourrait refuser des choses à celui qui l’a fait ? La mal gouvernance qui a caractérisé le régime en place devrait-elle continuer à avoir droit de cité après Yayi ? Les concours frauduleux de recrutement d’agents permanents de l’Etat ; la corruption…Les Béninois ne doivent-ils pas encore craindre que ces maux ne disparaîtront pas après Yayi ? Des inquiétudes existent vraiment avec ce duo Yayi-Zinsou.
Grégoire Amangbégnon