Les membres de l’Union fait la Nation (Un) peinent encore à trouver le candidat idéal pour l’élection cruciale de 2016. A deux mois de la présidentielle, l’alliance présentée comme le plus grand regroupement politique de l’opposition étale ses incohérences et ses limites à la face du monde. Elle ressemble bien à une coquille vide.
Frappés par des divisions intestines, et fragilisés par la recherche d’un hypothétique consensus, les Unionistes n’ont toujours pas désigné leur représentant. Celui-là qui devra défendre les couleurs de l’alliance en février 2016. Les nombreux conclaves nocturnes, réunions secrètes ou encore négociations sont restés infructueux. Même la longue concertation d’hier nuit tenue à Fidjrossè (Cotonou) a encore produit un résultat décevant. La fumée blanche ne s’est pas échappée du siège de l’alliance. Un énième échec. Et beaucoup ont commencé à s’inquiéter pour cette union qui a pourtant donné espoir à de nombreux électeurs. Durant ces dernières années, ses membres ont incarné l’opposition au Bénin. Ils ont combattu la gouvernance Yayi. Ils ont fait des misères au régime du Changement dont les méthodes de gestion n’étaient pas des plus appréciées. L’Un a proposé une alternative aux actions de l’Exécutif. Sous la présidence de Bruno Amoussou, l’alliance a pu présenter un candidat unique en 2011. Malgré l’insuccès de Me Adrien Houngbédji et les défections enregistrées notamment celles du parti du renouveau démocratique (Prd) de la Renaissance du Bénin (Rb), l’Un a poursuivi le combat. Et ceux qui sont demeurés critiques envers le gouvernement de Yayi croyaient toujours à la revanche.
Seulement, l’Union ne semble pas toujours prête à relever le défi de 2016. La machine est manifestement grippée. Les Unionistes n’ont pu désigner un candidat issu de leur formation politique. En tout cas, et beaucoup l’affirment, il n’y a plus de chance que l’Un ait son propre candidat. Le contraire tiendrait du miracle. Les dissensions sont tellement profondes au sein de cette alliance que ses cadres misent désormais sur une candidature externe. Des sources dignes de foi indiquent que les hommes d’affaires font des pieds et des mains pour obtenir leur soutien. Et le succès de l’un d’eux pourrait faire voler en éclats l’Union qui connaîtrait certainement la situation peu envieuse de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) partagée aujourd’hui entre les présidentiables Lionel Zinsou, Patrice Talon et Sébastien Ajavon.
Plus d’alternative sérieuse…
L’Un avait impressionné des Béninois. Mais aujourd’hui, tout ou presque montre qu’elle ne constitue plus une alternative sérieuse. Ces dernières semaines, les cadres du regroupement politique n’ont pas montré d’engagements réels. Les prétentions des candidats à la candidature unique, Eric Houndété et Emmanuel Golou continuent de diviser les alliés. Leur discorde est profonde au point qu’ils ne peuvent dominer leurs égos pour s’unir derrière l’essentiel. Ce faisant, ils donnent raison à leurs détracteurs qui trouvent que le Chef de l’Etat a réussi à les laminer par ses choix politiques. Yayi Boni s’est joué d’eux. Il les a malmenés. Et pis, le choix porté sur le joker Lionel Zinsou semble leur compliquer davantage la tâche. Il reste un Vendeur, représentant et placier (Vrp) qui bat de loin certains présidentiables. L’Union mal financée, de plus en plus moins motivée pour le combat politique et moins structurée aura du mal à choisir le candidat capable de ratisser large. Si à deux mois de la présidentielle, l’Un n’est pas à même de s’unir derrière un candidat, elle risque bien de faire piètre figure en février prochain. Ce n’est pas trop dire. L’idéal qu’elle proposait aux populations ressemble de jour en jour à un mirage. De nombreux militants ont perdu espoir. La flamme allumée en 2009 s’éteint. L’Un est peut-être déjà réduite à sa plus simple expression.
AS