Le parc national de la Pendjari renfermant l’une des plus grandes populations d’éléphants d’Afrique continue de subir les affres des braconniers. Alors qu’ils étaient en pleine expédition éco-touristique en novembre dernier après un atelier sur la cogestion dudit parc à l’hôtel Pendjari, les participants ont découvert deux cadavres d’éléphants dont l’un fraichement abattu. Les carcasses encore ensanglantés étaient débarrassées des défenses, des queues et des sabots.
Le massacre des espèces animales protégées se poursuit à l’intérieur du parc de la Pendjari et même dans les zones les plus fréquentées. Pour preuve, deux éléphants ont été abattus en novembre dernier à moins d’un kilomètre de l’hôtel Pendjari où logent les touristes. Cet acte pose un véritable problème d’insécurité non seulement pour les touristes, mais aussi pour les milliers d’espèces du parc qui sont dans le viseur de ces braconniers sans foi ni loi. Le commerce d’espèce faunique qui impliquent de plus en plus des groupes criminels organisés, avec à la clé un grand nombre de victimes humaines, constitue une grande menace pour la paix et la sécurité des Etats et la communauté internationale. Face à cette forme de criminalité, des actions sont initiées par les Etats africains. Au nombre de celles-ci, la dernière rencontre panafricaine sur le braconnage de la faune sauvage et le commerce illicite des espèces protégées par la loi. Cette rencontre internationale qui s’est tenue à Brazzaville au Congo en mai 2015, a incité les pays africains à faire bloc derrière l’Union africaine pour bouter la criminalité faunique hors du continent. Le ministre congolais de l’Environnement, Henri Djombo, a également fait une déclaration lors du congrès mondial des parcs à Sydney en novembre 2014 sur ce qui devrait attirer l’attention de tous : « mettre fin à la criminalité faunique et au commerce illicite de l’ivoire nécessite bien plus que des traités, mais des mesures concrètes. Nous sommes à Sydney pour présenter les nouvelles perspectives développées par le Bassin du Congo en vue de concilier les exigences de la conservation avec les impératifs de développement socio- économique. Notre souci est de voir se tisser des partenariats féconds en faveur de la sauvegarde des espèces emblématiques et pour que la conservation puisse contribuer au bien-être des populations locales. Le temps des plaintes est révolu, nous devons passer à l’action ». Au Bénin, aucune action n’est menée pour sauver les parcs Pendjari et W qui traversent les moments sombres de leur histoire.
Exploitation abusive de la flore
En plus du massacre des espèces animales, la flore sauvage qui abrite ces espèces fait l’objet d’une exploitation abusive. Après avoir détruit toutes les forêts des localités environnantes du parc, les exploitants forestiers se sont rués vers les arbres de ce dernier avec la complicité des agents qui sont censés protéger ces espèces floristiques en violation des dispositions légales qui interdisent l’introduction, la circulation, le séjour et le campement de toute personne dans les aires protégées en dehors des cas permis.