PORTO-NOVO (Bénin) - L’économie béninoise a enregistré en 2015 de bonnes performances, s’est réjouis, lundi à Porto-Novo, capitale politique béninoise, le président béninois Boni Yayi,
« La situation économique en 2015 confirme les bonnes performances enregistrées depuis quelques années. Ainsi, le taux de croissance économique est attendu pour s’établir à 5,2%. Ce taux est supérieur à la moyenne qui est de 4% en Afrique de l’Ouest ; 3,8% en Afrique Sub-Saharienne et 3,1% pour le monde », a-t-il déclaré à l’occasion de son message sur l’Etat de la Nation devant les députés du parlement du Bénin
Cette croissance, a-t-il poursuivi, est portée notamment par la production agricole, le dynamisme de l’activité manufacturière et les services.
De façon générale depuis 2006, a-t-il expliqué, après la phase de hausse qui a porté le taux de croissance de 1,7% en 2005 à 6% en 2007, l’activité économique a enregistré une phase de décélération en raison notamment des crises financières, pétrolières et économiques en 2008 et 2009, la chute de la production cotonnière et des inondations de 2010.
« La reprise enregistrée en 2011 s’est poursuivie pour atteindre un pic de 6,9% en 2013 », a-t-il souligné, précisant que depuis 2011 , le pays a connu trois années successives de croissance soutenue
Cependant, a-t-il déploré, malgré cette croissance soutenue, le Bénin n’a pas pu atteindre les objectifs des OMD en matière de cible sur la réduction de la pauvreté ; néanmoins, avec un taux de pauvreté de 40,1% en 2015, il se situe au premier rang dans l’UEMOA.
Il a estimé que des défis restent à être relevés sur ce chantier.
« Cette situation de persistance de la pauvreté associée à la croissance démographique forte de 3,5% et au fort taux de sous-emploi des jeunes dénotent de l’insuffisance de notre croissance », a-t-il affirmé.
Malgré l’insuffisance de cette croissance, a-t-il indiqué, le gouvernement a entrepris des efforts pour réduire les effets de la pauvreté monétaire en privilégiant les transferts d’actifs aux populations pauvres sous forme de mise en place d’infrastructures socio-communautaires de base.
« La mise en place d’infrastructures socio-communautaires de base , notamment , les pistes rurales, les centres de santé, les écoles, les cantines scolaires, l’eau potable et les diverses mesures de gratuité, ont permis au Bénin d’avoir une réduction significative du taux de pauvreté non monétaire qui est passé de 44% en 2006 à 29,4% en 2015 », s’est-il réjouis
En ce qui concerne l’inflation, a-t-il souligné, l’évolution des prix à la consommation a été globalement maîtrisée.
« Il est attendu pour l’année 2015, un taux d’inflation de l’ordre de 0,4% inférieur au plafond communautaire de 3%. Ce faible niveau d’inflation est en ligne avec la politique de maîtrise des prix mise en œuvre depuis 2006 », a-t-il indiqué.
Du point de vu des finances publiques, a-t-il précisé, il est à noter une stabilité financière reconnue par les institutions internationales grâce à une gestion budgétaire prudente, visant la qualité de la dépense et le renforcement de l’efficacité des régies.
« Ceci a hissé le Bénin au rang des pays ayant réussi à contenir le déficit budgétaire autour de 3% sur la période 2006-2015 », a-t-il déclaré, estimant cette stabilité financière a contribué à faire entrer le Bénin dans le groupe des pays ayant respecté les critères de convergence en vigueur dans l’UEMOA.
Dans la chaine des dépenses, a-t-il fait remarquer, plusieurs réformes ont été également entreprises pour la maîtrise de la qualité des dépenses publiques.
« Les différentes réformes mises en œuvre visent à renforcer la transparence budgétaire. Ainsi, l’indice de transparence budgétaire est passé de 1 sur 100 en 2012 à 45 sur 100 en 2015, ramenant le Bénin de la dernière à la deuxième place au sein de l’UEMOA selon le rapport 2015 de l’International Budget Partnership (IBP) », a-t-il révélé.
De même, a-t-il indiqué, dans le domaine des marchés publics, maillon clé de l’efficacité de la chaine de dépenses, des réformes importantes ont été initiées pour alléger les procédures de passation et d’exécution des marchés publics.
« La conséquence de cette gestion prudente des finances publiques est la viabilité de la dette. Les dernières analyses conduites par les services techniques du Ministère en charge des finances, de concert avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, montrent que la dette publique du Bénin est viable avec un taux d’endettement qui ne devrait pas excéder 41% du PIB à fin décembre 2015, contre un plafond communautaire de 70% du PIB et un risque faible de surendettement », a-t-il affirmé.