« J’ai été particulièrement heureux de vivre cette expérience combien enrichissante à la tête de l’Etat… Certes, c’est mon dernier message devant vous, mais je suis certain, que j’aurai l’opportunité de rencontrer chacun de vous. Nous travaillerons encore ensemble où que je sois, pour le bien de notre patrie commune ». Tel est le message délivré hier par le chef de l’Etat devant les représentants du peuple. Ces propos de Boni Yayi ne souffrent d’aucune ambigüité sur sa volonté de respecter l’ordre constitutionnel. Devant le Pape Benoît XVI, il l’a juré, les présidents Obama et Sarkozy, il s’est engagé et aujourd’hui, il compte honorer sa promesse. Yayi ne veut donc pas s’associer au vent de bouleversement de l’ordre institutionnel qui fait rage sur le continent, et qui pousse certains dirigeants avides du pouvoir à s’y accrocher contre vents et marées. Visiblement, le chef de l’Etat petitement mais sûrement, est en train d’inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire du renouveau démocratique du Bénin, aux côtés de ses prédécesseurs Nicéphore Dieudonné Soglo et Feu Mathieu Kérékou. « L’année 2016 sera marquée par une consultation électorale majeure dans notre pays, celle du choix du prochain Président de la République. Je souhaite qu’elle se déroule dans la paix et la transparence et que nous en fassions un moment de fête et de consolidation de notre démocratie ; car une fois de plus, la règle d’or de l’alternance au sommet de l’Etat prévue par la constitution sera respectée, confortant ainsi notre démocratie », a martelé Boni Yayi. En somme, il s’est agi d’un discours dont le contenu reste rationnel, celui d’un homme qui reste attaché aux valeurs de paix et de démocratie. Même s’il est une évidence, que l’homme est au soir de son second et dernier mandat constitutionnel, il n’est pas moins vrai qu’il entend transmettre à son successeur cet héritage de pays de paix. Car, le Bénin a su préserver ce bien malgré tous les soubresauts au plan sociopolitique. Yayi dira d’ailleurs que : ‘’le Bénin, est un don de Dieu. Nous avons le devoir de l’entretenir et de le transmettre plus beau, plus uni et plus prospère que nous l’avons reçu aux générations futures’’. Les Béninois peuvent donc se féliciter d’avoir, depuis l’historique conférence nationale de 1990, élu à la tête de l’Etat que de grands hommes. Yayi entre de fort belle manière dans l’histoire. Reste que le prochain chef d’Etat, qui franchira les marches du palais de la Marina le 6 avril prochain, s’inscrive dans cette vitalité démocratique qui fait école dans la sous-région.
Arnaud DOUMANHOUN