La Commission électorale nationale autonome (Cena) a organisé, lundi 28 décembre à Cotonou, une rencontre avec les hommes des médias. Les échanges ont porté sur le souci de l’organe de conduire le processus électoral du 28 février prochain dans la paix, la justice et la transparence. A l’occasion, le président Emmanuel Tiando, la vice-présidente Géneviève Boko Nadjo et le commissaire Moïse Bossou ont fait part des préoccupations de l’institution à deux mois, jour pour jour, de l’organisation de ce scrutin décisif pour le pays.
“ Que la présidentielle de 2016 soit pacifique mais aussi transparente, crédible, juste et acceptée de tous”. Tel est le souci de Emmanuel Tiando, président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et de son équipe. Ils ont tenu, lundi 28 décembre, une rencontre avec les professionnels des médias. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’une série initiée en prélude à la présidentielle de février prochain. « Nous avons besoin du soutien de tous et tenons à affirmer notre disponibilité permanente afin que les élections soient conduites à travers un processus visible », a poursuivi Emmanuel Tiando qui a déclaré que les médias qui les ont observés pour les élections de 2015 sont à même de faire part de leurs critiques et suggestions afin de leur permettre de mieux faire.
C’est justement le souci de mieux faire qui a également guidé la vice-présidente Géneviève Boko Nadjo qui a rappelé que la presse qualifiée de 4e pouvoir doit jouer son rôle en tant que facteur indispensable au bon fonctionnement de l’Etat de droit. C’est pour cela, selon elle, que la presse doit agir comme un surveillant.
Sur la base des critiques émises lors des élections de 2015, la vice-présidente a estimé qu’il importe d’améliorer l’organisation en vue d’obtenir au finish un "scrutin professionnel, transparent et pacifique". Et pour cela, elle a déclaré attendre l’accompagnement de la presse.
Géneviève Boko Nadjo a fait le point de l’évolution des différents ateliers que la Cena conduit. Ainsi, elle a confié que la Cena évolue sur plusieurs chantiers, notamment celui de l’édification d’un dialogue permanent entre les médias, le gouvernement, la Société civile, le Parlement, les Cours constitutionnelle et suprême, la classe politique, le Cos-Lépi, le Pnud, l’OIF, la classe politique et toutes les institutions impliquées dans le processus électoral. Ensuite, l’institution s’est investie dans la finalisation des documents électoraux afin de les rendre beaucoup plus souples. Elle se bat également dans l’actualisation du fichier des agents électoraux et s’active pour établir un partenariat fructueux entre les partenaires techniques et financiers et elle. A ce titre, elle a fait part des discussions assez avancées avec l’UE, Osiwa-Resao, la Cedeao, l’OIF et bien d’autres. Pour la vice-présidente, la Cena entend, si les conditions sont réunies, relever le défi de la livraison des grandes tendances 24heures après le scrutin comme au Burkina. « Serions-nous à la hauteur de cette prouesse du pays des hommes intègres?. Cette expérience se fera parallèlement avec la méthode classique», a-t-elle néanmoins prévenu.
Résultats disponibles en un temps record
En effet, informe-t-elle, il a été prévu l’utilisation à titre expérimental de terminal informatique décrit dans une projection power point coûtant 1,8 milliard et de Smartphones dont l’acquisition pourrait revenir à 4 milliards. L’acquisition de ces équipements n’a pas été budgétisée mais devrait permettre au pays via la Cena de rassembler les résultats et de les rendre disponibles en un temps record. «Il faut, reconnaît-elle, une adhésion consensuelle de tous les acteurs du processus actuel pour l’utilisation de ces appareils», admet-elle.
Là-dessus, «Nous sommes confrontés à un défi», corrobore Georges Otchéré, directeur de la communication à la Cena, qui a fourni davantage d’explications sur le sujet des innovations pour la communication des résultats dans de brefs délais.
«Si nous parvenons à livrer les grandes tendances dans des délais raisonnables, nous demanderons au législateur d’amender; nous sommes à la croisée des chemins », a soutenu Géneviève Boko Nadjo à la suite du président Emmanuel Tiando.
Pour le conseiller Moïse Bossou, commissaire chargé de la formation, la Cena a besoin de moyens pour publier les résultats en temps raisonnable afin que le processus suive son cours normal surtout s’il devait y avoir 2e tour. Pour lui, l’institution est prête techniquement, moralement mais pas financièrement.
Sur la question des contrats avec les organes de presse, le président a apaisé leurs responsables, qu’elle sera résolue dans les prochaines semaines au plus tard. Le mois de janvier prochain sera décisif dans la finalisation des grandes décisions pour un scrutin pacifique, crédible et juste.