La présidentielle de 2016 enregistre à nouveau, la défection de l’un des candidats les plus attendus dans le starting-block de la course à la Marina. Après le député Janvier Yahouédéhou, c’est l’ancien président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Nago qui complète la liste des présidentiables non partants à la succession de Boni Yayi. Pourtant, l’ancienne deuxième personnalité du Bénin a tous les atouts pour s’engager et briguer la magistrature suprême. D’ailleurs, avant son divorce d’avec la majorité présidentielle et d’être emballé dans la logique du 19 mai qui a porté le président Adrien Houngbédji à la présidence du parlement, il apparaissait pour beaucoup, comme le poulain des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).
Mais depuis, l’eau a coulé sous le pont. Les Cauris ont fait le choix de Lionel Zinsou. Aussi, le Professeur Mathurin Nago n’a fait aucune démarche pour être candidat à la candidature externe de l’Union fait la nation (Un) ou pour être le cheval gagnant du Parti du renouveau démocratique (Prd) ou de la Renaissance du Bénin (Rb). En définitive, la seule piste qui s’offrait au Professeur Nago était celle d’être porté par les Forces démocratiques unies (Fdu), l’Alliance qu’il préside et qui, aux dernières élections législatives s’en est sortie avec quatre députés. Mais là encore, l’ancien président de l’Assemblée nationale doit faire face aux ralliements, tous azimuts, des députés Fdu à d’autres présidentiables notamment Alexis Agbéléssessi, Dakpè Sossou, Bani Samari pour Patrice Talon et Jérémie Adomahou pour le Premier ministre, Lionel Zinsou.
Contexte et exigences du moment !
Finalement au Fdu, comme grand électeur, il ne reste que le président Mathurin Nago lui-même. Trop peu pour aller à la conquête du fauteuil présidentiel. Et conscient de ce que la course à la présidentielle n’est pas un jeu d’enfant, de sources crédibles, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago aurait confié à certains de ses proches qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2016. Faute d’adhésion massive de leaders politiques à sa candidature et d’appuis financiers conséquents des opérateurs économiques annoncés aussi dans la course, l’ambition présidentielle du président Mathurin Nago, pour le mandat 2016-2021, est définitivement éteinte.
Désormais, le grand défi du Professeur Nago est d’être dans le camp des vainqueurs du scrutin de février prochain. ‘‘Tout homme peut avoir des ambitions, mais il faudrait qu’il essaye de redimensionner ses ambitions au regard du contexte et des exigences du moment’’, affirmait d’ailleurs, l’ancien deuxième personnalité de l’Etat dans la dernière interview qu’il a accordée au quotidien Fraternité. Tout est donc clair. Nago a revu ses ambitions à la baisse. Mais, pas son rêve d’être du bon côté en avril 2016.
Angelo DOSSOUMOU