Loin du rendez-vous électoral de février 2016 qui s’approche, on ne peut pas boucler cette année 2015 sans parler de celui qui a le plus marqué notre démocratie. Au fait, l’élément marquant, pour la plupart de nos lecteurs interviewés, c’est l’élection de Me Adrien Houngbédji au perchoir de l’Assemblée nationale le 19 mai 2015. Que ce serait-il passé ce jour-là si ce n’était pas Me Houngbédji qui était élu ? Certainement que beaucoup de Béninois auraient choisi de quitter le Bénin pour diverses raisons. Pour être objectif, avec le temps, les langues se sont déliées et on a compris que le premier artisan de ce qu’on peut qualifier de «sauver» la démocratie béninoise, c’est Patrice Talon. Qu’on soit pour ou contre lui, on est obligé de reconnaitre que le Bénin a poussé un ouf de soulagement après cette élection. Pour les proches de l’homme, non seulement il y a mis les moyens mais aussi le cœur. Cela fait certainement parti des raisons pour lesquelles le régime finissant lui en veut à mort. Entre autres raisons, son refus de participer à une révision de la Constitution a été l’élément fondamental qui l’oppose à Boni Yayi. Mais, il y a qu’au-delà de ça, en exil, il aurait pu croiser les bras et observer. Les Béninois lui doivent quelque chose pour avoir réussi au moins à faire élire Me Houngbédji au perchoir, au détriment du candidat du pouvoir en place.
Jean-Marie Sèdolo