Cotonou, le 31 décembre 2015
Béninoises, Béninois,Très chers compatriotes,
Nous voici à l’orée de la nouvelle année que nous accueillons tous dans la joie, l’allégresse et les sentiments de reconnaissance envers Dieu tout puissant qui nous en donne la grâce.
L’année 2016 porte en elle l’espoir de tout notre peuple qui s’apprête à vivre une nouvelle expérience devant consacrer l’alternance au sommet de l’Etat et la consolidation de nos acquis démocratiques.
Mes vœux de bonne année s’adressent à vous toutes et à vous tous, chers compatriotes que je porte et porterai toujours dans mon cœur.
En ces moments festifs dans nos foyers, nos villes et nos villages, je voudrais en votre nom à tous, rendre gloire au père céleste qui a permis que le Bénin demeure une nation de paix dans un environnement sous-régional et international marqué par des turbulences de tout genre, la psychose généralisée de l’insécurité du fait du terrorisme international et des conséquences néfastes des dérèglements climatiques.
Aussi voudrais-je, en ces instants où nous communions tous avec notre commune patrie, me tourner, dans un esprit de solidarité nationale, avec un regard compatissant vers nos chers compatriotes malades dans les hôpitaux et ceux confrontés à des difficultés physiques ou des souffrances morales.
Je leur souhaite un prompt rétablissement et les exhorte au courage. Mon affection les accompagne.
Béninoises, Béninois,
L’année qui s’achève a été marquée entre autres par des souvenirs douloureux. Sans vouloir raviver les souffrances, je voudrais rappeler aux fins d’en conjurer le souvenir, le pèlerinage particulièrement meurtrier de cette année aux lieux saints de l’Islam. Que Dieu nous préserve de ces situations à l’avenir et qu’il accueille dans son royaume ses fervents fidèles disparus.
Nous ne cesserons d’implorer le ciel pour le repos de leurs âmes.
J’adresse les mêmes prières au père céleste en faveur de feu le président Mathieu Kérékou rappelé à Dieu le 14 octobre 2015.
J’associe à cette compassion toutes les personnes arrachées à notre affection au cours de l’année 2015 qui s’achève.
Mes chers compatriotes,
Le nouvel an m’offre aussi l’occasion de penser à nos frères et sœurs établis à l’étranger. Je forme à leur endroit mes meilleurs vœux et leur réitère ma reconnaissance pour tous les efforts qu’ils consentent pour contribuer de leur mieux au développement de notre commune patrie.
Je salue avec beaucoup de ferveur patriotique nos soldats et toutes les forces paramilitaires en mission à l’étranger dans le cadre des opérations de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies ou de l’Union Africaine. Je leur demande de toujours garder haut l’étendard de notre pays quelles que soient les difficultés.
Mes vœux de bonne année vont aussi à tous nos partenaires au développement qui vivent parmi nous et apportent l’appui précieux de leurs pays ou des Institutions internationales qu’ils représentent au Bénin. C’est l’occasion pour moi de leur redire la profonde gratitude de notre peuple.
Bonne année à tous les ressortissants des pays frères et amis résidant au Bénin et contribuant par diverses activités à l’animation de la vie économique, sociale et culturelle dans notre pays.
Béninoises, Béninois,Mes chers compatriotes,
L’année 2016 est une année électorale majeure et le corps électoral est déjà convoqué pour le 28 février prochain afin d’élire le nouveau président de la République.
Cette élection constituera la dernière de la série, après celles de l’année 2015 ayant consacré l’élection des nouveaux membres de l’Assemblée nationale d’une part et le renouvellement des conseils communaux, municipaux et locaux d’autre part.
C’est le lieu de saluer la diligence du COS-LEPI qui a tout mis en œuvre pour actualiser dans les délais, la Liste électorale permanente informatisée.
Mon gouvernement jouera sa partition pour que ces élections soient crédibles, transparentes et apaisées.
Je souhaite personnellement que ce soit un moment de fête, de liesse populaire et l’expression de notre attachement commun à la patrie. Je le dois au peuple béninois que j’ai servi dix ans durant en tant que premier magistrat. Je lui suis profondément reconnaissant. Le seul détenteur du pouvoir, c’est le peuple souverain du Bénin ! Et il exprimera son choix dans les urnes, en conformité avec les principes démocratiques.
Je n’oublierai jamais cette aventure formidable et exaltante, celle de gestion des affaires publiques que j’ai vécue avec mes collaborateurs de toutes catégories, civils comme militaires que je salue et remercie du fond de mon cœur.
Ce serait prétentieux de ma part de dire que nous avons tout réussi, que tous nos projets ont été exécutés avec succès. Cependant, il faudrait reconnaître que nous avons apporté à la suite de tous les régimes précédents, notre modeste contribution au développement de notre pays dont la volonté d’aller vers le progrès n’est plus un souhait, mais une exigence.
Mes chers compatriotes,
Les présents vœux à votre endroit, les derniers de la série depuis dix ans me donnent l’occasion de vous dire un grand merci!
Merci pour l’accompagnement précieux dont j’ai bénéficié de vous tous, durant toutes ces années passées ensemble !
Merci de m’avoir accepté et supporté, nul n’est infaillible. La tâche n’a pas été du tout facile, des erreurs ont certainement été commises.
Je saisis cette solennelle et ultime occasion pour solliciter votre indulgence. Nous avons tout de même fait de notre mieux sur le chemin du Bénin Alafia 2025.
Ce qui compte c’est l’avenir de notre nation et je continuerai, où que je sois, d’apporter ma contribution pour son édification dans la mesure de mes possibilités.
C’est d’ailleurs pourquoi je soumets à votre méditation la réflexion suivante:
La Conférence nationale a eu l’inestimable mérite de projeter dans le monde une image extrêmement positive de notre pays, le Bénin. Mais, si nous n’y prenons garde, cette bonne réputation risque d’être écornée si nous refusons de relever les défis importants que je n’ai cesse de rappeler.
Il s’agit notamment des questions de gouvernance à tous les niveaux; elles ont trait à l’impunité dont le corollaire, la corruption entraîne l’appauvrissement d’une frange importante de nos populations.
Il s’agit aussi du renforcement du cadre institutionnel pour le contrôle des comptes de l’Etat, par la création de la Cour des comptes, de la sauvegarde de l’intégrité publique et l’application effective de l’imprescriptibilité des crimes économiques.
Il s’agit surtout de la qualité de notre justice qui appelle sa dépolitisation, son impartialité en vue du respect scrupuleux des textes notamment ceux relatifs à l’enrichissement illicite et la déclaration de patrimoine.
Il se pose aussi le problème de la probité de la classe politique, de rôle de veille que doit jouer la Société civile. A ce propos, les déviances des gouvernants doivent être sanctionnées par la Haute cour de Justice dont les conditions de saisine doivent être révisées sans délai afin d’assurer sa fonctionnalité et sa crédibilité.
Sanctions administratives, sanctions disciplinaires, sanctions politiques, sanctions pénales…
Toutes ces sanctions doivent crédibiliser l’arsenal légal, réglementaire et institutionnel si nous voulons consolider l’image internationale de notre pays et la crédibilité de ses institutions.
Très chers compatriotes,
La question de la bonne gouvernance, fondement de stabilité, de paix, de sécurité et de prospérité nous renvoie comme vous le savez au processus politique transparent, prévisible, ouvert, à l’abri de l’omniprésence de l’argent qui éclabousse notre pays notamment en cette veille électorale.
La bonne gouvernance est ce processus qui nous renvoie aux méthodes de gestion administrative imprégnées d’une éthique professionnelle et à l’imputabilité. La bonne gouvernance nous renvoie aussi au renforcement de la Société civile et de la gestion des affaires publiques.
Béninoises, Béninois,
L’avenir du Bénin est radieux. Je l’affirme en toute honnêteté parce que j’en ai la conviction et que l’espérance et l’espoir sont permis.
Il nous faut évidemment nous mettre résolument au travail, aimer notre pays, et faire preuve de patriotisme sans faille toutes les fois que de besoin. Toujours mettre l’éthique et la morale au centre de nos actions. C’est à ce prix que nous vivrons en harmonie dans la paix, la fraternité et la concorde nationale.
C’est la condition indispensable pour que le Bénin soit « un pays phare, bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social », autrement dit, le Bénin de nos rêves.
Notre pays tout en poursuivant ses efforts de construction nationale sera toujours solidaire de tous les peuples de notre sous-région, de l’Afrique et du monde, en temps de paix ou de difficultés.
Enfin, l’heure a véritablement sonné pour la consolidation des infrastructures, mention spéciale à l’énergie, en vue de renforcer l’intégration de notre pays à la sous-région et au reste du monde pour donner l’espoir à notre jeunesse en quête d’emplois et de bien-être.
Très chers compatriotes de l’intérieur comme de la diaspora,
Très chers hôtes dans notre pays,
Daigne Dieu tout-puissant combler notre chère patrie et nos pays de ses grâces et vous accorder à chacune et à chacun paix, santé et succès tout au long de l’année nouvelle dont l’aurore nous illumine déjà.
Daigne Dieu renforcer notre foi en lui pour sa gloire !
Bonne et heureuse année 2016 !
Vive la coopération internationale !
Vive la République !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.¦