Pour qui se prendrait Paris pour s’ingérer dans les affaires internes du Bénin? Voilà ce qu’on peut se demander en écoutant le communiqué du gouvernement du 3 janvier 2016. Le Parlement doit alors d’urgence interpeller le gouvernement pour savoir si vraiment Paris à interpeller le Bénin suite aux déclarations de Rachidi Gbadamassi et qu’et-ce que le gouvernement a répondu.
Dans quel Etat sommes-nous ? Ceux qui dirigent le Bénin maitrisent-ils vraiment la notion de souveraineté et de citoyenneté ? Et comment gèrent-ils la coopération avec les autres pays pour laisser croire qu’ils tremblent face à un pays? Dire dans le communiqué du 3 janvier 2016 lu par le Secrétaire général du gouvernement que « Ces propos veulent de toute évidence opposer le Bénin à la France avec laquelle notre pays et son Peuple entretiennent des relations de coopération harmonieuse. Ils ont eu pour effet l’interpellation de notre Chancellerie à Paris pour des précisions en raison de leur caractère profondément irresponsable. »est suffisamment grave de la part du gouvernement béninois. Plus grave, cette appréciation du gouvernement livre plutôt son citoyen qui plus est un élu de la nation, un député à l’Assemblée Nationale.
Il urge donc que le Parlement Béninois interpelle le gouvernement pour savoir si vraiment il y a eu interpellation de « notre Chancellerie à Paris pour des précisions ». De plus, le Parlement doit mettre en œuvre une résolution pour rappeler au gouvernement son devoir de défendre tous les citoyens de la République et non prendre position pour un camp et livrer son citoyen à un pays étranger. Cette action doit être prompte pour éviter que la dérive ne s’empare du pouvoir d’Etat.
Lorsque la France demande à ces compatriotes de ne pas aller par exemple dans certaines régions du Bénin, sait-on de quoi cela dénote ? Le Bénin a-t-il jamais interpellé la France pour en savoir plus ou pour mettre les points sur les i ? Parce que simplement cela dit que le Bénin est sans sécurité. Il faut que la Représentation nationale permette au peuple de mieux comprendre cette supercherie voire cette ingérence grossière dans les affaire du Bénin.
Extrait du communiqué du secrétaire général du gouvernement
Notre pays le Bénin devra conformément aux dispositions constitutionnelles et au Code électoral procéder le 28 février 2016 à l’élection présidentielle, consacrant ainsi l’alternance au sommet de l’Etat à l’instar des démocraties modernes.
Le Président de la République, les présidents des institutions de la République et bon nombre de nos concitoyens ont émis le vœu que cette consultation électorale soit un moment de liesse populaire où notre Peuple fera son choix entre ses filles et fils candidats à la magistrature. Il s’agit là d’un pacte républicain conclu par le Peuple béninois et la classe politique responsable pour préserver la paix et la stabilité de notre patrie commune le Bénin.
Malheureusement, depuis un moment et particulièrement aujourd’hui, certains politiciens s’inscrivent contre ce consensus par des propos irresponsables et de surcroit frisant le racisme et l’exclusion. Ainsi des propos injurieux sont tenus contre une personnalité à laquelle on tente de dénier la nationalité béninoise. Sa candidature serait de nature à susciter la colère de Boko Haram contre notre pays.
D’autres propos présentent la candidature de cette personnalité comme étant un projet de recolonisation de notre pays. Enfin, sommet de la bêtise humaine, la couleur de sa peau la disqualifierait dans la course à la présidentielle.
Les propos de l’honorable GBADAMASSI illustrent cette bassesse d’esprit et n’honorent guère notre Peuple au sein duquel ils sèment la psychose de l’insécurité dans notre pays pourtant réputé pour sa paix légendaire. Rien et pas même l’appât financier ne saurait justifier ces propos indignes.
Ces propos font honte à notre Peuple connu de par le monde et l’histoire pour son ouverture d’esprit et sa tolérance légendaire. De telles affirmations sont contraires à la démocratie et aux droits de l’homme. Elles sont de nature à susciter la haine contre notre pays et à le jeter en pâture à la colère terroriste.
Ces propos veulent de toute évidence opposer le Bénin à la France avec laquelle notre pays et son Peuple entretiennent des relations de coopération harmonieuse. Ils ont eu pour effet l’interpellation de notre Chancellerie à Paris pour des précisions en raison de leur caractère profondément irresponsable.
Ces assertions sont inadmissibles et n’éduquent en rien notre Peuple. Elles sont inqualifiables parce qu’elles font appellent aux bas instincts de la haine, du racisme, de la peur et de l’intolérance.
Notre compatriote indexé par ces propos est un citoyen béninois à part entière. Il est franco béninois à l’instar de bon nombre de nos concitoyens et dont certains ont assumé des responsabilités au plus niveau de l’Etat sans démériter, tels que les Présidents Hubert MAGA, Nicéphore SOGLO, Dossou Robert, etc. Aucune loi de la République ne l’exclut de la course à la présidence.
Dans ces conditions, le gouvernement en appelle à une campagne électorale civilisée, digne de notre histoire et de notre démocratie visant à choisir l’homme et le meilleur projet de société à même de préserver la paix, la cohésion nationale et d’assurer le développement de notre pays.
En tout état de cause, les compatriotes qui tiennent ces propos empreints de racisme, de haine, d’intolérance et de peur sortent de toute évidence du projet démocratique de la Conférence Nationale des Forces Vives de février 1990 et s’exposent aux rigueurs des lois de la République.
Fait à Cotonou, le 03 janvier 2016
Alassani TIGRI
Le Secrétaire Général du Gouvernement