Cotonou, le 5 janvier 2016
G. Dieudonné ASSIKOTO Citoyen, demeurant à Cotonou
A
Monsieur l’ancien
Président-maire Nicéphore Soglo
Cotonou
Monsieur,
Quand on a été président de la République, la plus haute fonction de l’échelle, puis maire à la base, doit-on susciter des débats aossi futiles? Monsieur l’ancien président-maire Nicéphore Soglo, comme l’avait dit un ancien Conseiller à la Haute autorité de l’audio-visuel et de la communication (Haac), «Quand le fétiche sort trop, il ne fait plus peur… ». Autrement dit, un sage ne doit pas trop sortir. Surtout quand il a votre âge et estime une icône comme Nelson Mandela.
En effet, Monsieur l’ancien premier ministre, combien de fois n’êtes vous déjà pas sorti, avant même l’ouverture de la campagne électorale, pour combattre une et une seule personne ? Mieux, une personne qui remplit les critères définis dans les textes de la République.
Si c’est la double nationalité (Franco-béninoise) du premier ministre Lionel Zinsou qui vous dérange, alors vous êtes persona non grata pour nous le dire puisque vous êtes d’abord un pur produit de l’Ena française, comme Lionel Zinsou d’ailleurs, et vous êtes également un citoyen français, de par la nationalité que vous avez acquise.
Si c’est alors le fait qu’il est resté moulé dans le système français qui vous fait courir et baver tant, malgré le poids de l’âge, alors une question. Si en 1990, les Béninois s’étaient opposés à vous, en considérant que vous étiez un pur produit des institutions de Bretton Woods, où seriez-vous aujourd’hui ?
Bien, parlons de la supposée candidature imposée que vous soulevez. C’est le même refrain que vous avez chanté en nous rabâchant les oreilles avec Mathieu Kérékou, paix à son âme. En 1996, pendant que des « Nationaux » comme Albert Tévoèdjrè et bien d’autres, aujourd’hui anti néocolonialistes, étaient aux côtés du Général Kérékou, qui selon vos propos a été imposé par la même mère patrie pour vous arracher votre précieux pouvoir, aviez-vous mobilisé du monde contre cela ? Qui de ces pseudos politiques ou politiciens présents hier au Chant d’Oiseau de Cotonou, avez-vous trouvé à vos côtés ?
En agissant tel que vous le faites là, vous mettez politiquement en difficulté votre fils Léhady Soglo, à qui vous avez laissé les reliques de la Renaissance du Bénin, ce grand et influent parti d’alors.
Non, lorsqu’on a l’âge et l’envergure de Nicéphore Soglo, à défaut de s’occuper de ses descendants, on devient une référence, une personnalité à qui on a recours pour décanter telle ou telle situation ou démêler tel ou tel écheveau. On ne sort plus n’importe comment, mais on laisse les autres aller vers vous pour de sages conseils. C’est ce qu’a fait, me semble-t-il, l’immortel Mandela quand il s’est retiré de la scène politique. Aimé Césaire, votre maître à penser n’a pas fait moins.
A part le président Emile Derlin Zinsou qui visiblement est fatigué, il n’y a que vous qui avez encore la sacrée casquette d’ancien chef de l’Etat au stade actuel des choses. Ne la banalisez pas sinon notre pays pourrait en souffrir. Vous ne pouvez pas être là, pour qu’on aille recourir directement à vos pairs (que je respecte au passage) Abdou Diouf du Sénégal ou Olusegun Obasanjo du Nigeria, pour des affaires bénino-béninoises ; c’est-à-dire des nous concernant.
Même si vous n’êtes pas une personnalité religieuse ou traditionnelle, le Bénin a nécessairement besoin d’un Mogho Naaba, très respecté et adulé au Burkina Faso voisin.
Alors, pépé Soglo ou « Hercule », reprenez Mémé Rosine par la main et retournez, s’il vous plaît, dans le fauteuil de consultant ou de sage à la maison. A défaut, choisissez un candidat dans le lot, et faites le savoir à l’opinion publique sans stigmatiser le reste.
Gbémissoké Dieudonné ASSIKOTO
Citoyen béninois