l y a quelques jours, une lettre a circulé sur les réseaux sociaux dont on dit que le Premier ministre Pascal Irénée Koupaki aurait demandé le report de l’élection présidentielle du 28 février prochain. A l’occasion d’un déjeuner de presse hier, mercredi 6 janvier 2016, à Azalaï hôtel, Koupaki a apporté des précisions au sujet de cette affaire. Il a d’abord reconnu que c’est une question qu’il a évoquée dans un cercle donné, mais qui s’est retrouvée dans un autre cercle avec des interprétations qui ne lui conviennent pas. Pascal Irénée Koupaki a expliqué que c’est en février 2011 que l’idée a circulé sur l’organisation d’un forum sur la gouvernance au Bénin.
Ne pouvant pas se tenir avant l’élection présidentielle, a ajouté le premier ministre, ce forum a été projeté pour le mois de juin de la même année. Seulement, poursuit-il, les assises ont été annulées à l’avant-veille de leur tenue pour une raison que Koupaki dit ignorer. Pourtant, 25 points liés aux problèmes de gouvernance avaient été retenus pour être débattus, souligne Koupaki qui mentionne que ces points sont passés entre temps à 35. « Le forum n’a pas eu lieu et vous avez vu tout ce qui s’est passé ! », regrette-il. Il a poursuivi. «Je suis convaincu que si on avait réussi à organiser ce forum, on allait régler beaucoup de problèmes qui se posent aujourd’hui. Ces problèmes se sont même aggravés aujourd’hui ». Il développe que pendant ses tournées dans le pays et prenant la mesure de tout cela, il s’est davantage rendu compte que le moteur est grippé et à besoin d’être remis à neuf.
«Je suis convaincu, pour avoir été dans le système, que si on ne revient pas sur ce forum, les acquis de la Conférence nationale vont sérieusement s’effriter. Le Bénin phare s’éloigne de nous. Le prochain président ne peut pas régler les problèmes tout seul. Le problème est très profond. J’ai discuté de cela avec des aînés et j’ai formulé une lettre que je leur ai envoyée. Mais il y a une première lettre qui ne circule pas », a expliqué Koupaki qui reconnait que la tenue de ce forum est tard par rapport à l’échéance électorale du 28 février prochain. «Je n’ai jamais dit que les élections n’auront pas lieu. Nous avons émis des réflexions mais nous n’avons pas tiré de conclusion », précise Koupaki. Et il souligne : «Ma conviction est que si le prochain gouvernement n’est pas d’union nationale, l’affaire sera difficile», prévient Koupaki.
Jean-Marie Sèdolo