Sur initiative du président Nicéphore Dieudonné Soglo, plusieurs acteurs sociopolitiques du Bénin se sont retrouvés au Chant d’oiseau le mardi 5 janvier 2016 pour discuter de la situation actuelle du pays. Il était notamment question de la candidature «imposée» de Lionel Zinsou par la France. Ce que ces acteurs ont décidé de combattre. Voici l’intégralité du rapport issu de la rencontre.
RAPPORT DE LA CONCERTATION
(Cotonou chant d’oiseau le 05 janvier 2016)
Sur invitation de l’ancien Président de la République Son Excellence Monsieur Nicéphore Dieudonné Soglo une concertation ayant réuni d’éminentes personnalités politiques, des autorités religieuses, les syndicats, les têtes couronnées et une forte représentation de la jeunesse pour se pencher sur la situation sociopolitique que traverse notre pays a eu lieu au «chant d’oiseau» ce jour mardi 05 janvier 2016 sous sa présidence effective ; l’heure est grave ! Certes, l’heure de nous-même a sonné ! Mentionne en effet la carte d’invitation à ce forum. L’objectif étant d’éviter à notre pays un cataclysme et dissiper les inquiétudes légitimes et les angoisses de plus en plus grandes au sein du peuple, les différentes personnalités qui ont pris la parole ont abouti aux propositions ci-après :
Le système politique né de la conférence Nationale de 1990 semble être au bout du rouleau et face à la catastrophe engendrée, la seule solution reste les Etats généraux ou encore les assises afin de transformer l’essai de ce jour en un début d’affirmation de la volonté des filles et fils du Bénin.
Dans notre pays devenu soudain sans boussole, notre première indignation doit être le rejet du complot politique qui se profile avec la candidature imposée de Lionel Zinsou car un pays qui n’est pas gouverné par ses fils qui y ont vécu, qui sont moulés dans sa culture et qui connaissent ses réalités, est condamné au suicide. De ce point de vue la candidature de Lionel Zinsou a été au cœur de presque toutes les déclarations et sans se focaliser sur la personne de Lionel Zinsou, c’est le schéma qui le porte qui est source d’humiliation pour le peuple et l’élite politique et de déstabilisation pour le pays et non sa couleur de peau.
L’impasse politique aujourd’hui palpable avec le parachutage d’un candidat justifie la saisine des autorités françaises pour d’une part infirmer leur implication dans ce choix et d’autre part leur faire savoir le danger qu’elle représente en interne comme à l’extérieur du Benin ; cette démarche a pour objectif de sensibiliser l’opinion internationale sur les risques que cette candidature fait planer sur le pays et le peuple béninois.
La dérive dictatoriale du pouvoir en place mérite une pause, une transition politique dont les modalités doivent être étudiées dans le cadre d’un comité tout en restant collé à notre Constitution qui, malgré sa relecture qui s’impose, dénonce déjà dans son préambule les neufs péchés capitaux à ne jamais admettre.
la faillite de la classe politique béninoise avec la multiplicité des partis politiques avec sa cohorte de problèmes éthiques et les erreurs dans le choix des dirigeants mérite attention afin de prévenir des catastrophes du genre de ce que nous vivons en ce moment. Et c’est encore là où la transition s’impose pour repenser le système partisan au Bénin.
Les menaces sur les libertés individuelles ont été abordées et une dénonciation a été faite avec le souhait d’une commission d’enquête sur la mort du journaliste Dognon du journal Le Matinal.
Dans un rappel des thèmes d’un forum de la diaspora, l’accent a été mis sur les TIC et leur rôle pour endiguer la fraude en cours de préparation. Les moyens doivent être mutualisés pour lutter contre la fraude déjà manifeste avec l’utilisation illégale des moyens de l’Etat pour la campagne électorale.
Les faiblesses de l’actuelle Lépi ont fait qualifier cet outil de diversion et ce qualificatif mérite intérêt au regard de l’auteur de cette affirmation. En outre, et dans le cas des élections à venir, le non-respect de code électoral assorti d’impunité, est un élément constitutif de l’impasse politico-institutionnelle dans laquelle se trouve le peuple béninois et l’édition des nouvelles cartes d’électeurs est loin d’être la solution.
Les dispositions du code électoral en son article 103 stipulent clairement le lieu de compilation des résultats qui reste l’arrondissement et non la Céna. Il s’ensuit qu’une attention particulière doit être portée sur la Céna si nous voulons que les élections prochaines et à venir soient transparentes et cette institution n’a guère besoin d’un programme informatique pour compiler quelque résultat que ce soit car se serait la porte ouverte à la grande fraude.
Un comité de suivi est souhaité pour faire aboutir la présente concertation à un rassemblement plus grand que prendrait le nom d’états généraux ou assises ; ce grand rassemblement se penchera sur les questions spécifiques qui ont noms:
- Le vivre ensemble du peuple béninois qui fait une bonne place à notre culture avec le retour au pays du trône de Béhanzin dont l’errance pourrait être la cause de nos errements abscons. Ici s’impose un devoir de mémoire dont le but est de conscientiser et de responsabiliser le Peuple Noir face à son destin,
- Le cadre à fixer pour le choix du Président afin de ne choisir que des dirigeants au profil adapté à la fonction,
- la définition de feuille de route pour tout Président élu afin de rompre avec la navigation à vue en matière de gouvernance,
- et enfin la définition d’un modèle économique qui fasse une bonne place à l’agriculture et à l’énergie afin d’impulser le développement de notre pays, le seul que nous avons le devoir de bâtir ensemble.
JE VOUS REMERCIE
LE RAPPORTEUR GENERAL
CELESTINE ZANOU