Une coalition d'hommes politiques et de syndicalistes béninois conteste le choix du Premier ministre Lionel Zinsou comme candidat du parti au pouvoir à la présidentielle du mois prochain, considérant qu'il s'agit d'un "parachutage" téléguidé par la France.
Une coalition de personnalités du monde politique et syndical, menée par l’ancien chef de l’État Nicéphore Soglo, a dénoncé dans un communiqué publié mardi le « complot politique qui se profile avec la candidature imposée de Lionel Zinsou » et a réclamé des explications de la part de la France sur ce « parachutage ».
Le banquier d’affaires franco-béninois avait été nommé Premier ministre au mois de juin dernier à la surprise générale avant d’être désigné, quelques mois plus tard, comme candidat des Forces Cauris pour un Benin Émergent (FCBE, parti au pouvoir) à l’élection du 28 février à laquelle l’actuel président Thomas Boni Yayi ne peut pas se représenter.
Une longue carrière en France
A 61 ans, Lionel Zinsou, normalien, a réalisé une grande partie de sa carrière en France, où il a notamment été la plume de Laurent Fabius quand l’actuel ministre français des Affaires étrangères était Premier ministre. S’il est le neveu de l’ex-président béninois Émile Derlin Zinsou, ses détracteurs lui reprochent de méconnaître ce petit État ouest-africain où il a peu vécu.
À ceux qui tentent de remettre en cause la nationalité béninoise du financier et sa légitimité en tant que candidat à la présidentielle, Alassani Tigri, porte-parole du gouvernement, avait déjà rétorqué, il y a quelques jours, qu’il s’agissait d’assertions « inadmissibles » et « inqualifiables parce qu’elles font appel aux bas instincts de la haine, du racisme, de la peur et de l’intolérance ».
À une semaine de la date buttoir du dépôt des candidatures
« Notre compatriote indexé par ces propos est un citoyen béninois à part entière. Il est franco-béninois à l’instar de bon nombre de nos concitoyens (…). Aucune loi de la République ne l’exclut de la course à la présidence », avait-il renchéri dans un communiqué.
À moins d’une semaine de la date butoir pour le dépôt des candidatures, deux hommes d’affaires ont déjà annoncé se lancer dans la course à la présidence béninoise: Sébastien Ajavon, le président du patronat béninois et Patrice Talon, magnat du coton devenu le principal opposant du président Boni Yayi.
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