(Il dénonce le silence du président de Alcrer)
L’ancien député Désiré Vodonou qui soutient la candidature de Lionel Zinsou pour la présidentielle du 28 février 2016, n’est pas resté indifférent à la rencontre du Chant d’Oiseau initiée par Nicéphore Soglo. Dans une réaction, le politique a vu que cette concertation n’est qu’une digression. Mieux, la manifestation de la peur de la vieille classe politique. Désiré Vodonou a fustigé aussi le silence de Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer, sur le débat à tout le moins raciste qui est d’actualité.
1-Les Prises de position controversées du Président SOGLO
À l’issue de la conférence nationale des forces vives de la Nation de Février 1990, le choix du libéralisme économique a été opéré au Bénin. La libre concurrence et le désengagement de l’Etat du secteur économique ont été consacrés. Le fonctionnaire de la Banque Mondiale, Nicéphore Dieudonné SOGLO« venude France »fut plébiscité pour conduire la période transitoire d’une année au bout de laquelle devrait être organisées les élections sans sa participation suivant le vœu de bon nombre de citoyens et pour une question d’équité. Mais en réalité que s’est-il passé?
Le premier Ministre d’alors (Monsieur Nicéphore Dieudonné SOGLO), contre toute attente, et sous prétexte qu’il ne devrait avoir, pour le citer « de récréation politique » a tout mis en œuvre, avec l’appui de nos grands constitutionnalistes d’alors à qui il a promis monts et merveilles une fois élu, pour que toute disposition qui devait l’écarter de la course à l’élection présidentielle de mars 1991 ne figurât point dans le code électoral. Conséquence : il a été élu Président de la République.
Je tiens à rappeler que cette fameuse assertion de notre ancien premier Ministre Nicéphore SOGLO, est jusqu’à aujourd’hui la phrase qui a faussé les fondements des décisions précieuses de notre Conférence Nationale ; ouvrant ainsi la boîte de pandore avec à la clef, une spirale d’incertitudes politiques et d’inconséquences économiques. Les autres leaders de la nouvelle classe politique se sont vus trahir. Je précise bien que le Président SOGLO est responsable des contradictions politiques depuis la fin de la transition jusqu’à ce jour.
2- La Question de la Nationalité
Un argument fallacieux évoqué pour se liguer contre la candidature de Monsieur Lionel ZINSOU. Une candidature qu’on rejette non pas parce que son programme de société est démagogique ou inadéquat, mais tout simplement parce qu’il est franco béninois et a beaucoup d’attaches dans sa seconde patrie, la France. Monsieur Lionel ZINSOU est accepté comme Béninois lorsqu’il organise avec réussite la table ronde de Paris, est reconnu béninois à part entière lorsqu’il est nommé premier ministre et en tant que tel on lui reprochait même d’avoir quitté le luxe pour se compromettre avec un régime finissant. Il est aussi reconnu Béninois lorsque chaque année, il injecte plusieurs millions de nos Francs dans la Fondation qui porte son nom au service du développement du Bénin. Il est accepté comme Béninois dans ses nombreuses œuvres humanitaires et caritatives. Maintenant qu’il se positionne pour postuler à la magistrature suprême, on lui dénie tous ses droits de citoyen béninois. On dit qu’il est imposé par la France, qu’il ne parle aucune langue nationale, ou qu’il ne connait pas les réalités du pays, ignorant que Monsieur Lionel ZINSOU est un agrégé de sciences économiques et sociales qui maitrise parfaitement l’histoire du pays et ses réalités socio-économiques et même politiques. Mieux, tous ses détracteurs connaissent son géniteur et reconnaissent que le patronyme ZINSOU est authentiquement béninois. Rappelons que la langue officielle de travail du Bénin est le français. Le président Nicéphore SOGLO faisait – il ses discours en fon ou en mina ? Qu’on cesse donc de distraire le peuple.
Pour mémoire, le président SOGLO a gouverné le Bénin pendant Six ans (dont une année en tant que premier Ministre de la transition), avec bien sûr sa seconde nationalité Française connue de tous les Béninoises et Béninois. La France l’a-t-il cependant empêché de mettre ses compétences au service de la gestion des affaires du Benin et du bien-être de ses concitoyens béninois ? J’ose évoquer aujourd’hui la remarque du journaliste Wilfried HOUNGBEDJI sur notre chaine de télévision locale le jour du vote pour la présidentielle française de 2011 où le président SOGLO était allé voter au consulat de France, laquelle remarque rappelait que SOGLO était allé voter au consulat de France en tant que Français et bien qu’étant le maire de la ville de Cotonou. Alors, pourquoi le même Nicéphore SOGLO s’insurge-t-il aujourd’hui contre la candidature de notre compatriote Monsieur Lionel ZINSOU ? Après avoir été président de la République du Bénin en qualité de franco – béninois, Monsieur Nicéphore SOGLO trouve aujourd’hui que Monsieur Lionel ZINSOU franco – béninois comme lui est frappé d’un handicap pour assumer la même fonction. N’est – ce pas là un paradoxe? Doute-t-il de ses compétences ? Ou aurait-il un problème particulier avec lui ? A-t-il un candidat de profil plus attrayant que celui de Monsieur Lionel ZINSOU ? Si oui, qu’il propose au peuple Béninois et vante les mérites du projet de société de son candidat plutôt que de s’attarder sur des questions de nationalité qui, de notre point de vue, paraissent inutiles et ne résolvent en rien les vrais problèmes du peuple Béninois.
Que la famille SOGLO cesse de nous distraire et qu’elle laisse le peuple choisir les acteurs capables de le soulager de ses peines et de s’occuper des questions de développement de notre seul et unique pays le Bénin.
Quant à l’ancien médiateur de la République, monsieur Albert TEVOEDJRE qui a déjà choisi son candidat, nous lui disons que le temps presse et lui demandons humblement de tout faire pour rallier le maximum de béninois à la cause de son candidat plutôt que de se fourvoyer dans un débat stérile indigne de personnes civilisées.
Notons quand même que cette concertation du chant d’oiseau a eu l’avantage de rapprocher le président SOGLO et son épouse de l’ancien médiateur de la République qui avait été son porte malheur en 1996. Rappelons que le président SOGLO n’a pas digéré sa défaite face au feu président Mathieu KEREKOU que le renard de Djrègbé avait sorti des filaos pour le ramener au palais de la Marina. Le président SOGLO considérait en son temps le candidat Mathieu KEREKOU comme étant le candidat de la France. De même, le renard de Djrègbé avait toujours contesté le titre de première dame attribué à madame Rosine VIEYRA SOGLO. Pour toutes ces considérations, le président SOGLO gardait une dent contre le renard de Djrègbé. C’était tout juste une digression sur notre histoire.
3- La Peur de la Vieille Elite Politique
Ma question face à toutes ces récriminations est la suivante : En quoi Lionel ZINSOU fait-il peur à nos frères « Politiciens » ?
Face aux défis économiques du monde aujourd’hui, nous avons besoin de nos enfants, de nos frères, de nos sœurs et de nos parents qui sont formés avec des compétences avérées pour participer et contribuer au développement de leur pays d’origine et c’est pour cela que nous estimons que la candidature de monsieur Lionel ZINSOUest la bienvenue. Malgré les souffrances endurées avec le régime de Yayi Boni, résultant de mon opposition à sa gouvernance, mes ressentiments personnels ne comptent plus face aux intérêts de la nation et je trouve la candidature de Lionel ZINSOU utile et profitable au pays, quoiqu’elle soit portée par le Président Boni Yayi. C’est pour cela que j’apporte mon soutien total à cette candidature et je lui souhaite une victoire éclatante à la magistrature suprême le 28 février 2016. J’invite par la même occasion, toute la classe politique Béninoise à la raison et au travail pour le développement de notre cher pays en restant solidaire et en soutenant la candidature de monsieur Lionel ZINSOU.
4- Les Exemples de Compétences dans le Monde
Puisque la mondialisation ne connaît pas de couleur, tous les pays qui aspirent au développement recherchent des compétences. C’est une chance pour nous de puiser dans la diaspora Béninoise pour renforcer notre capacité à faire face aux défis du développement de notre chère nation, le Bénin. Monsieur Lionel ZINSOU a certes une double nationalité tout comme le Président Nicéphore SOGLO, mais il est d’abord Béninois et mettra ses compétences au service du développement de la nation pour le bien-être du peuple et aussi pour la consolidation des acquis de la démocratie. Je vous donne quelques exemples dans ce sens :
• La deuxième plus grande banque Suisse gérée par Mr Tijane Thiam 100% Africain et de Nationalité Ivoirienne.
• La Banque Centrale Britannique est gérée par un Canadien.
• Les Etats-Unis d’Amérique sont aujourd’hui gouvernés par un Binational et qui plus est, un noir.
5- Conclusion
Pour le renouvellement de la classe politique, il est important que face aux défis du développement du Benin, certains acteurs politiques qui ont déjà joué leur rôle depuis des décennies et ayant occupé des postes de responsabilité acceptent de se retirer s’ils sont en panne d’inspiration pour permettre aux nouvelles compétences d’apporter leur pierre à la construction de notre cher pays le Bénin. Que le président Nicéphore SOGLO, Maman Rosine VIEYRA SOGLO et consorts aillent se reposer comme l’a sagement fait le président KEREKOU avant son rappel à DIEU pour laisser la jeunesse dynamique s’occuper convenablement des affaires comme cela se passe dans tous les pays civilisés de la planète. En conclusion, je qualifie cette concertation organisée au chant d’oiseaux sur l’initiative du couple SOGLO comme étant une concertation de la honte et toute personne civilisée doit la condamner et je m’étonne du silence des organisations comme ALCRER qui semblent avoir perdu leur latin sur ce débat de nationalité et de couleur de peau qui risque de discréditer totalement le Bénin au plan international et qui n’est pas de nature à rassurer notre diaspora qu’on invite au bercail avec une descendance certainement métissée. Les conséquences au plan économique de la concertation du Chant d’oiseau sont lourdes pour les opérateurs économiques et Monsieur Nicéphore Soglo en tant qu’économiste le sait très bien. On veut le développement du Bénin ou alors, on préfère régler des problèmes de personnes au détriment de l’intérêt général. Arrêtons de faire de la xénophobie et de la discrimination contre nous-même et ne nous rabaissons plus aux yeux du monde civilisé. Boni Yayi n’a pas choisi un Président pour le Bénin, mais juste un candidat. Alors, vive la bataille électorale et halte à la mesquinerie et au sabotage politiques.
(La mondialisation ne connaît point de couleur mais elle ne connaît que les compétences).
Je vous remercie.
Fait à Cotonou, le 08 Janvier 2016
Monsieur Désiré VODONOU