A l’instar de Savalou où se sont déroulées les manifestations officielles, la ville de Parakou a vibré dimanche 10 janvier aux rythmes de la vingtième-et-unième édition de la fête des religions traditionnelles. L’accent est mis sur la préservation des valeurs endogènes et surtout la culture de la paix et de la concorde nationale en cette période électorale sensible.
Libations, prières pour les familles, les dirigeants et toute la nation et autres parades spectaculaires des vodouns ont marqué l’édition 2016 de la fête des religions traditionnelles à Parakou. Plus qu’une célébration de l’identité culturelle africaine et nationale, cette occasion est saisie par les dignitaires des cultes endogènes pour exhorter à la culture de la paix, l’amour, la concorde, l’unité en vue d’un bon déroulement de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 28 février prochain.
Les adeptes des divinités Egun, Zangbéto, Oro, Mami, Abikou, Dan, Hèbiosso se sont retrouvées dans la matinée du dimanche 10 janvier pour une communion sur le terrain des Cheminots au quartier Camp Adagbè, après la veillée d’armes dans les temples, couvents et autres lieux sacrés. Invocation des mânes des ancêtres, immolation de bêtes en guise de sacrifice aux divinités, ont constitué les temps forts du cérémonial qui s’est déroulé sous la direction d’Odjèbiyi Amatcha Quenum (sur le trône de Papaï Adika chez les Alapini), président du Bureau départemental du Borgou des dignitaires des cultes Egun-Oro. «Tout le monde a peur aujourd’hui. Nous avons prié Dieu de nous éloigner de tout ce qui est malheur, de tout ce qui mauvais. Et, les ancêtres ont accepté », a-t-il laissé entendre. Il a lancé un appel à tous afin que chacun sache raison garder et contrôle son langage et ses comportements en cette période électorale sensible en vue de la préservation de la paix. «Si on aime son prochain, on ne peut pas lui vouloir du mal. Cultivons l’amour du prochain, l’humilité et l’acceptation de l’autre ainsi que la tolérance», exhorte Odjèbiyi Adika Papaï. «Ne courons pas derrière les miettes, réfléchissons et choisissons celui qui peut vraiment diriger ce pays», conseille-t-il, tout en priant que Dieu, les divinités et les mânes de nos ancêtres guident les Béninois dans ce choix.
La liesse était particulièrement remarquable dans les temples des vodouns « agbékpémi » chez Hounon Atôkouin Sèmassa au quartier Gannon, « thron » chez Hounnon Yélian à Albarika. Adeptes et sympathisants du culte ont organisé une procession en fanfare avant de se retrouver lors du culte d’adoration « hwendo na fa » suivi des réjouissances populaires marquées par des danses magistrales et un partage de repas. Les masques sacrés Egungun et Zangbéto ont également marquent la fête aux différents points de ralliement des adeptes et des curieux, à travers les danses majestueuses et les démonstrations mystiques. Les prières et les libations pour la paix se poursuivront dans les temples et couvents jusqu’à la fin de la période électorale, recommandent les hauts dignitaires du vodoun ¦
Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori