L’échiquier politique béninois a enregistré, dimanche 10 janvier dernier à Aplahoué dans le Couffo, la naissance d’un parti dénommé «La nouvelle dynamique». Cette jeune formation politique symbolisée par quatre quartiers de kola ouverts sur une trame verte a été portée sur les fonts baptismaux au terme d’un congrès qui a élu, le député Pascal Essou, au poste de président.
Tel un signe de la providence, dimanche 10 janvier dernier, pendant que des cultes religieux se célébraient dans les églises et les couvents, le parti «La nouvelle dynamique» s’est révélé au grand public. Du moins, c’est le cas à Aplahoué devant la population, en présence des représentants des partis amis, d’élus dont les députés David Gbahoungba, Lucien Houngnibo et le maire d’Allada. Cette grande mobilisation a donné lieu à une ambiance festive faisant suite aux travaux intellectuels entamés depuis la veille.
La synthèse des rapports issus desdits travaux, laisse entendre que le congrès a voté les textes fondamentaux après une communication portant sur la vision qu’incarne «La nouvelle dynamique». Et c’est le député Pascal Essou, auteur de cette communication, qui a été élu au cours des assises à la tête d’un bureau de 27 membres destiné à prendre les rênes du parti. L’annonce de cette nouvelle a d’ailleurs été accueillie par des ovations suivies des mots de soutien des autres députés et des bénédictions des têtes couronnées.
A leur suite, les responsables des partis amis dont Théophile Soussia et Daniel Edah ont noté la volonté de cette nouvelle formation à vouloir s’affirmer dans le contexte politique actuel. Si pour Daniel Edah, «La nouvelle dynamique» se justifie, entre autres, par le sort d’enfant mal aimé fait au Couffo sous le régime finissant, Théophile Soussia, quant à lui, exhorte Pascal Essou à ne pas tricher, chemin faisant, avec les idéaux de son parti. «Celui-ci doit rester la source d’un nouvel espoir pour les jeunes, les femmes tant du Mono-Couffo que du Bénin tout entier», a-t-il conseillé.
Faire autrement la politique
Des explications du député Pascal Essou au sujet du nouveau-né, il ressort que pour lui, «créer un parti aujourd’hui est un défi, un pari pour bousculer le statu quo et vaincre l’immobilisme partisan». Le président du comité d’organisation du congrès, Joseph Allétchou, renchérit qu’il s’agit d’un vieux projet dont la concrétisation était liée à l’élection de Pascal Essou à la 7e législature. Et le député de s’enorgueillir qu’après avoir fait ses expériences au sein d’un autre mouvement, «être aujourd’hui chef de parti apparaît de toute évidence comme une consécration et au mieux, une maturité dans l’action politique». En fait, le député se voit plutôt en mission pour aider à redorer l’activité politique comme l’indique le credo de son parti à savoir, «faire autrement la politique».
A cet effet, Pascal Essou, Bernard Ehoun, Tossa Noumagnan et les autres militants comptent s’attaquer à «la réforme du système partisan au Bénin». Pour eux, «le système des partis politiques doit devenir plus crédible et satisfaisant, susceptible de recréer une nouvelle classe politique d’où émergeraient des dirigeants responsables, soucieux du développement équitable de leur pays et enclins à la vertu». Aussi promettent-ils de travailler à la constitution de grands blocs politiques en provoquant le débat au sujet du multipartisme intégral en vogue qui, selon leur analyse, ne permet pas aux partis pris isolement de conquérir le pouvoir d’Etat.
Aux plans social et économique, «La nouvelle dynamique» jure de jeter toutes ses forces contre la corruption, le régionalisme, la politisation de l’administration publique et toutes formes d’exclusion.
Par rapport à la présidentielle du 28 février prochain, aucune préférence ni consigne n’a été donnée aux militants. Le parti reste ouvert aux négociations mais prévient qu’il sera attentif aux divers projets de société prenant notamment en compte le développement du Couffo. Car, «je nourris ardemment l’espoir que le prochain régime intègre mieux la région du Mono-Couffo dans son programme prioritaire de gouvernance», a clamé le député Pascal Essou?