Journée marathon pour l’équipe de la Commission électorale nationale autonome Céna que préside Emmanuel Tiando ce mardi 12 janvier 2016, dernier jour pour le dépôt des candidatures à la présidentielle du 28 février 2016. Les uns après les autres, les candidats se sont succédé dans les bureaux de l’institution afin de poser le premier pas dans le processus qui mène au fauteuil présidentiel.
Encadré de part et d’autre par les forces de sécurité et de défense, le siège de la commission électorale nationale autonome Céna a été depuis samedi dernier le théâtre vers lequel sont tournés tous les regards. Pour ce qui est de la journée d’hier, l’ambiance était un peu plus particulière. Aux environs de 09h, c’est le candidat Réthyce Dagba qui a ouvert le bal des dossiers de candidature. Escorte militaire jusqu’au bureau d’inscription, salutations d’usage avec le président de la Céna, Emmanuel Tiando où sa vice-présidente, Géneviève Boco Nadjo et la présentation devant la presse après le dépôt du dossier. Le circuit est le même pour tous les candidats, à l’exception de ceux dont les dossiers ne sont pas au complet et qui sont appelés à revenir. A la suite de Réthyce Dagba, c’est l’opérateur économique Patrice Talon qui a fait son entrée à la Céna dans un bain de foule très impressionnant. Il dépose son dossier, s’adresse à la presse et repart, laissant la place au jeune député d’Akpakpa, Mohamed Atao Hinnouhou. Une quinzaine de candidats vont suivre ce dernier tout le reste du temps avant la clôture du dépôt des dossiers. Après son passage infructueux le samedi 9 janvier, l’ancien chargé de communication du président de la Guinée équatoriale et président du parti Iroko est revenu compléter son dossier. S’adressant aux hommes des médias, Bertin Koovi a donné les raisons de sa candidature. Il estime qu’il y a des plaisantins dans la course. Raison pour laquelle, il dit avoir demandé aux « morts de faire la présélection » lors de la célébration dimanche dernier de la fête des religions endogènes.
Quelques candidats à la loupe après le dépôt de leur dossier
Ladislas Agbéssi
Ladislas Prospère Agbéssi a reçu son récépissé provisoire et déclaré à la presse ce qui suit : « Aujourd’hui, c’est un nouveau destin, un nouvel espoir pour le Bénin. Je suis content de compter parmi les grands frères candidats pour l’élection du 28 février prochain. Je suis fier de ce pays à démocratie exceptionnelle. C’est un pays qui ne conjure pas l’exclusion. C’est un pays qui conjure l’inclusion : une unité, un seul peuple, le Bénin. Il n’y a pas un Béninois du nord, il y a pas un Béninois du sud ni de l’est ou de l’ouest. Avec l’acte que je viens de poser, j’envoie un message profond de réconciliation que tous les candidats ensembles, nous allons conduire le nouveau destin de notre pays ».
Alexandre Hountondji, Membre des FCBE candidat
L’ancien ministre et ancien conseiller spécial aux affaires politiques du président Boni Yayi a expliqué qu’il est candidat pour combler les attentes des Béninois qui recherchent un homme politique expérimenté, un homme intègre, un militant avéré du Bénin à la tête de l’Etat béninois. Il estime que l’acte qu’il vient de poser redonnera espoir aux Béninois qui ont beaucoup souffert ces derniers temps. « L’espoir est permis car je viens de déposer ma candidature », a déclaré Alexandre Hountondji.
Agboessi Cloubou pour « reformer l’armée »
Agboessi Noumonvi Cloubou était conseiller à la sécurité au Nations-Unies : « Je voudrais appeler solennellement à la bénédiction des mânes de nos ancêtres et de Dieu pour que la paix, le développement soient au cœur de nos actions pour le quinquennat 2016-2021. Les solutions que nous avons développées et les stratégies que nous proposons sont les meilleures. L’heure a sonné. Dites-leur les orientations, les suggestions et solutions que nous avons prises (….). Nous allons reformer notre armée. Le projet de société que je propose, c’est le salut national même africain (….) »
Zul-Kifl Salami : « Je veux sauver le Bénin »
L’ancien ministre d’Etat chargé du Plan sous le régime du président Mathieu Kérékou, Zul-Kifl Salami, sera finalement sur la ligne de départ pour la course à la magistrature suprême. L’homme politique, comme il a promis, est revenu à la commission électorale nationale autonome (Céna) environ deux heures après sa première apparition ce mardi 12 janvier 2016. Il faut rappeler que son dossier avait été initialement refusé par les agents de la Céna pour défaut d’attestation de résidence. Après la réception du dossier par la Céna, Zul-Kifl Salami est revenu sur les raisons de sa candidature pour expliquer que c’est dans l’intérêt du Bénin. « Je veux sauver le Bénin ». « Quelqu’un disait que le ministre d’Etat a construit le Bénin. Ce n’est pas de l’euphémisme. J’ai construit le Bénin », a laissé entendre l’ancien ministre d’Etat.
Célestine Zanou : ‘’ Sous le sceau de la Foi et du Devoir’’
10 ans après sa première participation, elle est de retour dans la bataille pour le fauteuil présidentiel. Célestine Zanou a expliqué que sa candidature est l’aboutissement d’un long travail entamé depuis 10 ans. Elle a également placé cette candidature sous le sceau de la foi et du devoir. Célestine Zanou qui a foi en un « Bénin bien gouverné », a promis se battre jusqu’au bout pour la victoire au soir du 28 février prochain. Elle est la deuxième femme, après l’ancienne ministre de la Justice et garde des sceaux du président Boni Yayi, Me Marie-Elise Gbèdo à s’inscrire sur la ligne du départ à la Céna.
Daniel Edah
Le candidat Daniel Edah a finalement pu déposer son dossier de candidature. L’ancien fonctionnaire de la Francophonie avait vu son dossier rejeté pour défaut d’attestation de résidence. Après la délivrance de son récépissé provisoire attestant que son dossier a été accepté par la Céna, il a exprimé sa joie et sa fierté et déclaré : « Nous sommes résolument engagés à combattre la fatalité, la corruption. Nous allons faire du Bénin, un pays économiquement prospère et socialement stable ».
Bonaventure Aké Natondé
Aké Natondé a répondu présent. Il a été ministre sous Boni Yayi. Le député de la 24ème circonscription électorale a fait enregistrer son dossier par la commission électorale. Dans les premiers mots qu’il a prononcés après le dépôt de son dossier, le candidat de la coalition le ‘’Chemin du Bénin’’ s’est réjoui des diligences faites par la Céna pour conserver au Bénin sa place de pionnière en matière de démocratie dans la sous-région ouest-africaine. Aké Natondé a également déclaré, à travers sa candidature, construire pour le peuple béninois, un chemin de prospérité et de paix.
Yannick SOMALON