La salle Vivo de Marina Hôtel a servi de cadre dans la journée du samedi dernier à une rencontre entre le « compétiteur né » et le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement. Six potentiels candidats à la présidentielle du 28 février prochain invités, c’est seulement Patrice Talon qui s’est prêté aux questions des enseignants. Venus de toutes les régions du pays, ils étaient plus d’une centaine d’enseignants à faire le déplacement pour écouter ce que le candidat Talon réserve pour le secteur de l’éducation dans son projet de société. Ainsi, pendant plus de deux heures d’horloge, l’homme a démontré une parfaite maîtrise du domaine, en posant un diagnostic éclairé d’un domaine sinistré par une politisation à outrance, des décisions populistes, le manque d’une politique de formation des enseignants, et de dialogue social sincère, entraînant des grèves répétitifs. A juste titre, il a souligné devant son auditoire que n’ayant pas de ressources du sous sol la seule grande richesse du Bénin ce sont ses hommes et femmes qui bien formés valent plus que le pétrole, l’or ou autres. Parmi les solutions qu’envisage le candidat, dont la maîtrise du sujet a sidéré son auditoire, il y a la nécessité de repenser aussi bien dans sa mission que sa composition à travers une loi, le Conseil National de l’Education, dont les orientations feront autorité afin que la politique ait moins de prise sur la gestion de l’Ecole. Par ailleurs, l’homme promet aussi, une fois élu, augmenter la part du Pib consacrée à l’éducation qui tourne actuellement autour de 5%. De plus, avec l’augmentation des moyens il compte rendre le métier enseignant plus attrayant et mettre un accent particulier sur la formation des formateurs et la réalisation des infrastructures qui font cruellement défaut. C’est dans un jeu de question réponse que le candidat Talon a sidéré son auditoire par la maîtrise des vrais problèmes de ce secteur. Une chose, qui vient une fois de plus montrer que l’ambition de l’ancien magnat du coton béninois à vouloir briguer la magistrature suprême ne procède pas d’un coup de tête : il est l’homme de la rupture.Marc KOSSOU