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Candidet Azannaï au sujet de la présidentielle de 2016 : « …il n’est pas possible de gagner Yayi Boni… »
Publié le vendredi 15 janvier 2016  |  Matin libre
Candide
© aCotonou.com par CODIAS
Candide Azannaï, président et fondateur du parti politique Restaurer l`Espoir, candidat pour les legislatives prochaine sur la liste de l`Union fait la Nation photo prise lors du Sortie officielle du parti des Forces Démocratiques Unies.
Cotonou, le 14 mars 2015 au Palais de Congres




Dans une démonstration bien structurée et bien argumentée, le député Candide Azannaï, soutenant la candidature de Patrice Talon a confessé récemment qu’ « il n’est possible de gagner Yayi Boni » avec une classe politique non solidaire, qui s’écarterait des mécanismes du 19 mai 2015 ayant permis de dérouter le pouvoir et de porter Me Adrien Houngbédji, président du Prd, à la tête du Parlement. Mais avec la nouvelle coalition Fcbe-Prd-Rb portant la candidature du premier ministre, Lionel Zinsou pour la présidentielle du 28 février 2016, doit-on alors dire, eu égard à cette déclaration du parlementaire, que les carottes sont désormais cuites ?

« Ce qui a tué hier peut tuer aujourd’hui si on ne fait pas attention. Si c’est pour gagner Yayi Boni aujourd’hui, il n’y a qu’une voie : retrouver les mécanismes du 19 mai. Si on ne retrouve pas les mécanismes du 19 mai, il n’est pas possible de gagner Yayi Boni, ou ce sera très difficile. Il faut retrouver les mécanismes du 19 mai. Retrouver les mécanismes du 19 mai c’est faire quoi ? C’est créer les sacrifices, parce que le 19 mai, quel sacrifices le président Bruno Amoussou n’a pas fait,… le président Fagbohoun, Idji Kolawolé, Erici Houndété, Adrien Houngbédji… ». Ce sont là les propos tenus par le député de l’alliance Union fait la nation (Un), dimanche 27 décembre 2015 sur l’émission Zone Franche de la télévision Canal 3 Bénin. Une telle déclaration venant d’une personnalité comme Candide Azannaï, ancien ministre de Yayi Boni, l’un des artisans du K.O de 2011 avec son concept et cri de ralliement populaire « Tchékééé… Edjin ko nin », est à prendre au sérieux. En effet, pour avoir côtoyé le pouvoir en place, l’élu de la 16ème circonscription électorale sait certainement de quoi il parle. Sans une quelconque alliance avec les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), actuellement première force politique au Bénin, Candide Azannai ne doute aucunement de la popularité ou de la puissance de son leader charismatique. Et il tirait déjà la sonnette d’alarme. Le député de Zogbo a lâché la recette pour « gagner très difficilement » Yayi Boni et les Fcbe. La seule option selon lui, c’est la forte coalition qui a élu Adrien Houngbédji au perchoir. De façon voilée, il demandait la même mobilisation en soutien à un candidat influent, notamment Patrice Talon, capable de barrer la voie au candidat de la mouvance. Ceci en reconnaissance à ce qu’il a pu réaliser dans l’ombre le 19 mai dernier. Malheureusement, le député philosophe ne sera pas suivi dans son cri de cœur.

Ça se complique…

Candide Azannaï a semblé prêcher dans le désert puisque le 12 janvier 2016, dernier jour de dépôt des candidatures à la Céna, les choses se sont compliquées. En effet, le Parti du renouveau démocratique (Prd) et la Renaissance du Bénin (Rb) ont fait voler en éclats le vœu que caressait le député transfuge. Adrien Houngbédji et Léhady Soglo ont, contre toute attente, fait l’option Zinsou des Fcbe pour la présidentielle.

Il est donc clair que les mécanismes du 19 mai n’auront été qu’un souvenir pour Candide Azannaï. Mais ce qu’il convient de se demander est qu’après l’officialisation d’un tel accord (Prd-Fcbe-Rb), quels propos auraient pu tenir le parlementaire, président du parti Restaurer l’espoir dans les mêmes conditions ? Dire que le match est plié ? En toute logique, ou du moins à suivre le raisonnement de l’invité, tout porte à le croire. En effet, sans apport extérieur, il était difficile de battre Yayi Boni. Et voilà que l’alternative pour inverser « très difficilement » la donne n’aura été qu’un mirage. Mieux, cette alternative a choisi le camp qui était déjà craint. Est-ce l’Un qui viendrait rétablir l’équilibre ? Là encore, Candide Azannaï a affiché sur le plateau, son pessimisme : « La possibilité pour avoir une plus value susceptible d’inverser les rapports de force contre les Fcbe, c’est-à-dire Yayi Boni, c’est impossible d’autant plus qu’au plus fort du summum de l’Un en 2011, ils n’ont pas pu… Or, ce rêve, ce pic de l’Un aujourd’hui est irréalisable. Ne me dites pas que le Prd va rejoindre (l’Un… NDLR), la Rb va rejoindre et on aura ce pic. Même ça, l’extrémum, quand on met tout ensemble, ça n’a pas pu… ». C’est un député non membre de la mouvance qui a parlé, Matin Libre a simplement de la mémoire.

A.Jacques BOCO
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