Trois groupes de gardiens de la nuit appelés «Zangbéto» ont donné à voir aux populations d’Agonlin ce dimanche 10 janvier 2016. C’était à l’occasion de la fête des religions endogènes organisée par Sa Majesté Yèto Kandji, roi d’Agonlin.
Ils sont venus de Bonou, Houin, (Agonlin Covè) et de Nahogon pour marquer la fête du 10 janvier 2016 consacrée aux religions endogènes. Il s’agit des gardiens de la nuit (Zangbéto) qui ont démontré leurs forces magiques aux populations. C’était à la place publique de l’auto-gare de Zangnanado qui a abrité les manifestations conduites en personne par Sa Majesté Yèto Kandji, le roi d’Agonlin. Après la résonance du Sato, le grand tam-tam rituel qui installe le roi Yèto Kandji et ses pairs invités pour la circonstance, place a été donnée à la pure magie. Au premier tableau, les Zangbéto de Bonou. Sous les regards avides de fortes sensations, ils prennent place avec les zangan (accompagnateurs) et les chanteurs. Après une vingtaine de minutes d’animations, ils s’abandonnent totalement à la magie. Ici, transformations et disparitions ont nourri la curiosité de l’assistance. En effet, à l’appui des paroles incantatoires entrecoupées parfois par quelques jets de potion, le zangbéto peut se transformer à la fois en canard, hibou, petit cercueil. Au second tableau, s’installent les zangbéto de Houin. Là encore, de la pure magie a été enregistrée. Les accoutrements du zangbéto remis en place, des incantations ont été prononcées. Criant successivement trois fois zangbéto, il répond à l’intérieur des accoutrements à la surprise générale de l’immense foule d’admirateurs. Des applaudissements fusent alors de partout. Et par la suite, d’autres séquences magiques s’enchainent. Après des incantations, le zangbéto se métamorphose à la fois en une photo cadrée du roi Yèto Kandji, en caïman, en pigeon et même des bonbons distribués à la foule. Ces instants de démonstrations magiques des zangbéto de Houin terminées, les zangbéto de Nahougon prennent place. Ici aussi, des puissances magiques ont été démontrées. De la métamorphose en passant par l’assemblage et le démontage du zangbéto, le public a eu droit à des séquences spectaculaires toutes aussi magiques que les premiers tableaux. Et comme il s’agit de la fête de toutes les divinités, celles liées au Sakpata (dieu de la terre) venues d’Abomey, de Zoungo, de Wlokon ont pris le relai avec plusieurs tableaux de danse. Autant de spectacles qui ont égayé le public et renforcé l’ardeur du roi Yèto Kandji qui a toujours promis œuvrer pour qu’Agonlin continue de célébrer cette fête.
Donatien GBAGUIDI